Le vol prévu est un vol d'une heure avec instructeur dans le cadre de la prorogation de ma SEP, avec pour objectif un toucher à Quimper (LFRQ), suivi de mania. Météo peu clémente, BKN/OVC avec plafond bas, TCU, grosses averses, vent du Sud-Ouest et forte perte de visibilité par moment. L'instructeur me précise bien que je dois gérer mon vol et mes décisions comme d'habitude, comme pour un vol solo. A peine 5 minutes après le départ, je commence à me retrouver sous une grosse averse, devant moi le plafond nuageux descend de plus en plus bas et la proximité de la P112 m'empêche de prendre vers la droite pour bénéficier de conditions plus clémentes. Mis en confiance par la présence de l'instructeur, je me focalise sur l'objectif et oublie provisoirement que les décisions me reviennent. Je continue donc ma route et me retrouve complètement hors norme par rapport au relief, aux obstacles environnants et aux nuages pour pouvoir passer. La suite du vol se passera sans problème à part quelques corrections apportées à mes décisions.
Je me suis surpris à prendre cette décision de continuer coûte que coûte sachant que j'ai déjà annulé des vols pour bien moins que ça. Il est évident que la seule solution qui s'imposait était le demi-tour, ce que l'instructeur me confirme une fois l'obstacle franchi. Jamais, en volant seul, je n'aurais osé m'enfoncer dans pareille situation, je ne serais certainement même pas parti dans ces conditions météorologiques. Je me rappelle m'être dit : tant que l'instructeur ne me dit rien, c'est que l'on peut continuer, oubliant ainsi que les décisions me revenaient.
Classification de l'évènement
La déclaration concerne :
Sécurité des vols (SV)
Catégorie :
Facteurs Humains
Nature du vol :
VFR Jour
Conditions météo :
BKN/OVC / TCU / averses / plafond bas et perte de visibilté / vent du Sud Ouest
Environnement :
Contrôlé (Classe A, B, C, D, E)
Phase de l'évènement :
En route
Type de vol :
Navigation
Type d'évènement :
Vol basse hauteur
Type d’aéronef :
AQUILA-AT01
Equipement :
Instrumentation mixte (aiguille + GPS par exemple)
Evaluation du risque
Traitement de l'évènement
Les conditions météo sous le grain ont imposé un vol à basse hauteur sous la couche, au-delà des minimas d’espacement vis-à-vis du relief et des obstacles. Tout en gardant la maitrise de la situation car des portes de sortie existaient, l’instructeur laisse faire pour voir si le pilote réagit de lui-même face à la situation qui se présente. Il interpelle le pilote sur la météo dégradée, mais le pilote poursuit tout de même sans envisager de déroutement. L’effet tunnel, et la présence rassurante de l’instructeur, ont conduit le pilote à rester sur sa route, même si celle-ci le conduisait vers une météo difficile, imposant un vol à basse hauteur, hors réglementation.
Le SGS rappelle que notre activé aérienne est avant tout une activité de loisirs, et non pas une activité professionnelle. A ce titre rien ne nous oblige à partir voler avec un mauvais temps avéré. La réglementation fixe des limites basses de conditions météo, bien souvent déjà délicates pour la plupart des pilotes. Les franchir c’est se mettre en danger.
Rappelez-vous : Si on a un doute, il n’y a pas de doute ! On ne part pas, et si on est en vol, on déroute !
Cette réflexion doit être conduite dans la préparation du vol, mais aussi au cours du vol. Fixez-vous des limites de plafond et de visibilité, avec une altitude de sécurité infranchissable. Dès ce plancher atteint il n’y a pas à réfléchir, c’est déroutement obligatoire et mise en œuvre d’un plan B que l’on élabore et actualise tout au long du vol. Voler en situation de stress intense, n’est pas normal. Cela doit vous alerter que la situation dans laquelle vous êtes, vous met en difficulté et peut vous dépasser. C’est la « Conscience de la situation » que vous devez développer dans les compétences non techniques, tout au long de votre expérience de pilote.