Il y a 10 ans que j’avais promis à mon père de l’emmener survoler la Corse. Je décide de partir faire ce vol tant attendu sur la journée du dimanche avec mes parents avec l’avion de voyage du club. Avion sur lequel j’ai volé plusieurs heures la veille et l’avant-veille sans remarquer le moindre défaut si ce n’est une chute des RPM légèrement plus importante sur la magnéto R par rapport à la L mais restant dans la norme décrite dans la checklist. La veille au matin j’ai rajouté 1 US Quart d’huile avec le pilote qui prenait alors l’avion en étant particulièrement vigilant à ce qu’aucune goutte ne coule dans le moteur. La valeur sur la tige de contrôle était alors de 7. (Valeur devant être comprise entre 6 et 8). L’avion a ensuite effectué environ 4h de vol. Dimanche matin, j’effectue ma visite pré-vol (huile à 7) et les essais moteurs sans relever quoi que ce soit d’anormal. Nous décollons vers STP puis le transit maritime au FL075 pour ensuite longer la cote corse jusqu’à Figari à 2000ft où j’ai prévu d’avitailler avant de rejoindre Propriano pour le déjeuner. Le vol se déroule sans aucune indication moteur anormale. En descendant de l’avion pour avitailler je note alors d’importantes traces d’huile sur la guêtre et le carénage du train avant. Je décide de faire le plein et d’ensuite repousser l’avion à la main sur sa place de parking pour investiguer l’origine de ces traces. Je sais que si j’annule mon vol cela va mettre mes passagers dans l’embarras puisqu’ils travaillent le lendemain aux aurores et que l’aéroclub va être privé d’un avion vital pendant quelques jours. Je demande à mes passagers de m’attendre au frais dans l’aérogare puis je contact le mécanicien de l’aéroclub à qui j’explique mon problème. Par l’envoi de photos et de longues minutes au téléphone nous cherchons en vain l’origine de cette fuite qui semble s’être arrêtée depuis que le moteur ne tourne plus. Je nettoie ce que je peux, vérifie le niveau d’huile qui est maintenant inférieur à 6 et remets le moteur en route quelques minutes pour confirmer que la fuite à bien lieu uniquement lorsque le moteur tourne. A l’issue des traces sont encore visibles aux mêmes endroits confirmant bien une fuite d’huile, quelques gouttes tombent encore au sol. Je prends donc la décision d’annuler mon vol retour vers Propriano puis la métropole. La sécurité primant sur toutes les différentes considérations qui tournent dans ma tête depuis la découverte de la fuite. Après avoir bâché l’avion pour les jours à venir, je contact l’assistance FFA par le numéro présent sur ma carte d’affilié.
L’assistance prendra en charge un rapatriement le jour même pour mes passagers et moi. Un taxi jusqu’à Ajaccio, 3 billets d’avion pour Marseille et un retour à l’aéroclub en taxi pour récupérer nos véhicules. L’assistance prendra par la suite en charge les billets pour le mécanicien et le pilote qui ramèneront l’avion après avoir changé le joint défectueux. Cette assurance est un réel avantage sécuritaire pour tout pilote qui se retrouverait en difficulté.
Classification de l'évènement
La déclaration concerne :
Sécurité des vols (SV)
Catégorie :
Non défini
Nature du vol :
VFR Jour
Conditions météo :
CAVOK
Environnement :
Contrôlé (Classe A, B, C, D, E)
Phase de l'évènement :
Après l'arrêt moteur
Type de vol :
Navigation
Type d'évènement :
Non défini
Type d’aéronef :
DR 400/180
Equipement :
Instrumentation mixte (aiguille + GPS par exemple)
Evaluation du risque
Traitement de l'évènement
Le pilote a pris la bonne décision d'interrompre le vol à la suite d'une fuite huile inexpliquée. Il s'agit toujours d'une décision délicate à prendre vis à vis des passagers. L'assurance rapatriement de la FFA a parfaitement fonctionné. Les billets d'avion d'un mécanicien et d'un pilote ont également été pris en charge pour ramener l'avion vers son aérodrome de rattachement.
Actions correctives :
Actions préventives : Les pilotes de l'aéroclub seront sensibilisés sur le recours toujours possible à l'assurance FFA en cas de problèmes techniques critiques ou de situation météo dégradée. Ces circonstances sont particulièrement accidentogènes.