Le 05.03.2021 à 15 :30, au départ d’une navigation (FAYENCE LFMF / NEVERS LFQG ), je perds l’indication du compte tour 20min après le décollage. Le moteur ne rapportant aucun signe de défaillance sonore et physique (aucun tremblement suspect) et ayant l’habitude de l’empreinte sonore du moteur de cet aéronef, je décide de poursuivre ma navigation.

Quelques minutes plus tard, ma radio a commencé à émettre des bruits parasites intermittents très dérangeants. J’ai essayé la 2ème radio en coupant la 1ère mais le phénomène persistait. J’ai essayé une autre fréquence. Toujours pareil. J’ai essayé de changer de casque, de prise, de redémarrer la boite de mélange, de redémarrer les radios, de régler les différents squelch mais rien n’y faisait et le problème s’accentuait de plus en plus, jusqu’à ce que je n’entende plus du tout les annonces des agents avec qui j’étais en communication.

Je décide d’afficher 7600 sur le transpondeur et de me dérouter sur AVIGNON, 1er terrain contrôlé à proximité (20min). Je passe un message sur la fréquence de l’approche et sur la fréquence tour d’Avignon, décrivant mes pannes et indiquant que je souhaitais me dérouter et atterrir sur leur terrain. Je leur indique également mon autonomie en carburant (3h), et ma position exacte. Très difficilement, j’entends Avignon TWR me signaler ma prise en charge d’assistance immédiate, que la piste 35 serait libre à mon arrivée et qu’un hélicoptère de l’aviation civile m’escorterait jusqu’au terrain.

L’atterrissage se fait sans difficulté avec 23 nœuds de face. Nous coupons le moteur et un camion de pompiers se rapproche pour nous demander si tout allait bien.

Nous contactons la FFA pour que celle-ci puisse organiser notre rapatriement sur Nevers. Nous confions les clés et les documents au service aéroportuaire d’Avignon qui nous communique les coordonnées des ateliers de réparations présents sur leur plateforme.

L’accumulation des pannes en si peu de temps, ma NAV de retour sur Nevers me faisant passer par plusieurs zones de contrôle avec clairance, fait que je n’ai pas hésité un seul instant à me dérouter et interrompre mon vol. L’avion volait bien, mon autonomie en carburant était bonne. J’ai donc choisi, plutôt que de me poser sur un petit terrain, de me dérouter sur un gros terrain où j’étais sûr de trouver une assistance et un contrôleur qui assurerait ma séparation avec les autres aéronefs. Je tiens à remercier énormément la qualité du travail d’assistance d’Avignon qui a tout de suite pris le problème au sérieux et a assuré ma séparation avec tous les aéronefs évoluant dans la région. Je tiens également à remercier l’assistance FFA qui a su organiser notre rapatriement sur Nevers le jour même.

L'enchainement de ces deux évènements est en fait lié, le câble du compte-tours rompu créant des interférences radio en se déplaçant après rupture.
L'analyse du pilote concernant tout d'abord la perte du compte-tours est pertinente, celui-ci connaissant très bien le niveau sonore du moteur en croisière, il décide de poursuivre sa destination.
Ensuite la panne radio a été très bien gérée également, le pilote choisissant un terrain adapté (terrain contrôlée le plus proche, 7600 affiché au transporteur) sur lequel la réparation pourra être faite.
L'aide de l'ATC a été précieuse et ce retour d'expérience nous rappelle combien il est important de se faire aider par le contrôle en pareille circonstance.

Actions correctives : Câble compte-tours remplacé.

Actions préventives :