L'évènement se produit sur un avion totalisant une quinzaine d'hdv depuis restauration complète. Nous, 2 pilotes à bord, ont réalisé l'ensemble des hdv depuis la fin de la restauration et nous concentrons sur le rodage du moteur. En route au FL55 à quelque nautiques à l'est du terrain de Blois le Breuil LFOQ, nous sommes en contact radar avec le SIV qui nous demande de passer avec Paris info le secteur suivant. Pendant le collationnement, nous entendons un bruit de souffle soudain et sentons de l'air arriver derrière nous. Pas de déstabilisation, la trajectoire reste maitrisée et, n'étant pas aux commandes, je me retourne pour me rendre compte que la verrière s'est désolidarisée de son socle à l'arrière et s'est soulevée d'une dizaine de cm. Dans l'ordre nous réduisons la vitesse, entamons la descente avec un premier virage à gauche pour s'orienter vers l'aérodrome de Blois le Breuil, demandons à rester sur la fréquence en annonçant un problème à régler. La réduction de vitesse ainsi que la tenue de l'arceau arrière de la verrière permet de soulager l'effort sur les 3 points de fixations sur l'avant de la verrière. La situation étant contrôlée, nous préparons la carte VAC de LFOQ et changeons de fréquence pour passer avec l'AFIS de Blois. Nous demandons un retour rapide et nous posons sur la piste 12. Sur place nous sommes assistés par l'AFIS qui nous dirige vers un atelier de maintenance. La cause de cet évènement est confirmée et nous réparons sur place. Après un contrôle approfondi de l'appareil nous décollons de Blois le Breuil et reprenons notre navigation pour la terminer sans encombres.

Notre connaissance de l'avion, pour l'avoir restauré pendant plusieurs années, nous a permis de comprendre très rapidement ce qui s'est désolidarisé mais surtout de savoir comment la verrière tenait encore. La priorité sur la réduction de vitesse a permis de réduire rapidement les efforts sur les 3 points de fixation avant. Nous sommes tous les deux conscients qu'un arrachement de verrière peut causer des dommages à la dérive notamment et que le contrôle de la trajectoire aurait été plus compliqué.
Nous sommes restés calmes tout au long de l'évènement et avons partagé les tâches pour plus d'efficacité. La coopération des contrôleurs aériens a été une aide via le vecteur radar, l'absence d'attente pour se poser et la facilitation pour trouver un atelier de maintenance pour réparer.

Le traitement de l’incident par cet équipage de deux pilotes professionnels, et par ailleurs restaurateurs (avec d’autres) de cet avion est exemplaire.
Trajectoire-analyse-bilan-décision
La répartition des tâches à 2, travail auxquels ils sont habitués mérite d’être commentée. En effet, pour les pilotes habitués à voler seuls, l’aide que peut apporter le deuxième pilote peut aussi devenir une gêne voire représenter un risque. Dans ces cas là, le second pilote ne doit effectuer que ce que lui demande le pilote CDB, et se contenter de suggestions s’il est sollicité ou si cela présente un intérêt évident pour la sécurité du vol.
Sur le plan mécanique, toujours être vigilant quand un avion sort de maintenance, et même pendant plusieurs heures quand celui-ci a été complètement démonté.

Actions correctives :

Actions préventives : Utilisation de ce REX pour illustrer :
La conduite à tenir en cas d’incident: Priorité au pilotage- aide du contrôle
L’aide , mais aussi le risque que peut apporter le deuxième pilote quand il y en a un.