Conditions de vol :

- Vol local prévu en matinée de LFHC en direction des Alpes en passant par Chambéry, Cluses, Megève, Albertville et retour.
- Aéronef : DR400 160 CV, moteur remplacé récemment, visite des 25 heures effectuée 2 jours avant le vol prévu
- CAVOK, température de 25 – 27 °C, vent faible
- 4 personnes à bord : un élève titulaire du PPL depuis 2 ans, un instructeur et 2 passagères dont une pour qui c’était le baptême en aviation légère.

Constat :
Essais moteur : température d’huile Ok, pression d’huile « limite » à environ 3.5 bars mais conforme aux recommandations du constructeur.
Quelques minutes après le décollage, nécessité de monter à 4000 ft à l’approche des montagnes du Bugey et début des premiers soucis avec augmentation de la température d’huile (aiguille indicateur dans « le jaune proche du rouge » : 110° C environ) : décision de « refroidir » le moteur en majorant la vitesse de montée à 170 km/h qui a eu pour effet de « stabiliser » les problèmes. Après être passés à la verticale du lac du Bourget, demande à Chambéry-info de monter au FL75.
Atteignant le FL055, malgré un « petit vario » et toujours une vitesse de montée à 170 km/h la température de l’huile « passe alors dans le rouge » (115° C environ) accompagnée d’une baisse supplémentaire de la pression d’huile qui « tombe » dans le jaune » (2.5-3 bars environ) - Voyants d’alarmes toutefois éteints.
Devant ce constat il est décidé de stopper la montée et de retourner sans attendre à LFHC après contact avec Chambéry-Info. A noter la grande gentillesse du contrôleur qui nous a accompagné jusqu’au passage sur Lyon-info.
Retour à LFHC en ligne directe en surveillant en permanence les 2 indicateurs : la descente vers le terrain de LFHC a montré un retour à la normale de la température et une petite augmentation de la pression qui variait cependant en fonction de la puissance moteur affichée.
Atterrissage sans problème à LFHC, les 2 passagères n’ont pas été stressées par l’incident.

Exercice de panne en condition réelle très « formateur » qui a permis de me rappeler d’une part de l’importance de vérifier soigneusement au cours du vol les paramètres moteur et d’autre part de rester toujours lucide en n’hésitant pas à abréger un vol « malgré » un temps magnifique, sans oublier pour terminer la nécessité de garder son calme notamment lorsqu’il y a des passager(e)s à bord de l’avion.

Depuis son retour d'une grande visite avec changement moteur, il a été plusieurs fois signalé sur cet avion une température d'huile forte avec une pression faible, très proche des limites acceptables. Plusieurs interventions de la mécanique n'ont guère amélioré le problème.
Lors du vol présent, peu de temps après la première vidange et avec une température extérieure élevée, les limites sont dépassées.
Bonne réaction de l'équipage qui après les actions appropriées et analyse décide d'interrompre le vol.
En effet lorsque la température d'huile est élevée, une diminution de la puissance et/ou une augmentation de la vitesse qui améliorent le refroidissement sont les seules armes pour préserver le moteur.
A noter qu'une indication de températures culasses, si elle avait été présente sur cet avion aurait permis d'affiner l'analyse de la panne.

Actions correctives : Entretien avec le pilote, arrêt de l'avion et passage en maintenance pour recherche de la panne.

Actions préventives : Publication du REX avec un rappel sur la nécessité de vérifier régulièrement les paramètres moteur.