Pénétration de la R85 lors d'une navigation entre Niort (LFBN) et Melun (LFPM). Après le départ de Niort, je maintiens 3000ft QNH car les zones R49 de Cognac sont actives et débutent à 3000ft.
La navigation se poursuit, j'apprends par Poitiers information que les zones de Cognac sont désormais désactivées. 15 minutes après, pour raison de turbulences à 3000ft, je prends la décision de monter à 5500ft, en ayant en tête que les zones au dessus de nous sont désormais désactivées. Je poursuis la navigation à cette altitude et nous sommes transférés avec Seine Info. Je les contacte et suis identifié. Quelques minutes plus tard, le contrôleur m'informe que la R85 est active (elle s'étend de 3500ft jusqu'au FL065, à 5500ft QNH 1025 je suis donc en plein dedans), et me demande donc d'expédier une descente vers 3500ft, que j'exécute immédiatement.

La zone avait bien été identifiée lors de la préparation de la navigation. A l'aller, je n'ai pas demandé si la zone était active car je suis passé en dessous à une altitude de 2000ft QNH.
En revanche au retour, l'information comme quoi les zones de Cognac peu après le départ de Niort étaient désactivées et le changement d'altitude pour cause de turbulences m'ont fait oublier la présence de cette zone et sa possible activation.
Une erreur heureusement sans conséquence, mais qui rappelle que la préparation rigoureuse du vol est fondamentale, ainsi que l'analyse de tout changement dans un paramètre de la navigation au cours du vol.

Malgré une préparation rigoureuse, le pilote pénètre dans une zone militaire active. L'espace aérien français est d'une extrême complexité qui porte à la fois sur la définition des volumes, en plan et en altitude (superposition des zones), et sur la gestion de ces espaces par différents organismes. Dans le cas présent, le pilote lors de la montée à 5500ft pour cause de turbulence, rendue possible par la libération des zones de Cognac (info Poitiers), n'a pas intégré que la nouvelle trajectoire impactait la R85 active (info Seine). Cet évènement montre que les informations communiquées par les SIV qui ne concernent que les espaces dont ils sont responsables, en l'occurrence l'info communiquée par Poitiers ne préjugeait pas de l'activité dans les espaces dont Seine avait connaissance et qu'il y a lieu avant le changement de trajectoire en vol (en plan et/ou en vertical) de le valider en réexaminant l'activité des tranches d'espace aérien concerné.

Actions correctives :

Actions préventives :
Rappeler aux pilotes:
-au sol, l'obligation d'une préparation minutieuse des navigations en intégrant différentes trajectoires en fonction des circonstances (activité zones, MTO, etc.)
- en vol, avant tout changement de trajectoire (en plan et/ou en vertical) de le valider en réexaminant la ou les tranches d'espace aérien concerné.