Circonstances : Le pilote prépare l’avion pour un vol local de 30-40 minutes avec 3 passagers. A la prise en compte de l’avion le pilote constate qu’il y a 12 gallons dans l’avion ce qui l’arrange pour lui permettre d’embarquer ses passagers qui sont un peu lourds, tout en restant dans les limites de la masse autorisée à l’atterrissage. En vol un petit problème de casque passager préoccupe le pilote. Arrivé au phare de l’île Vierge, le pilote décide de faire un petit transfert de carburant pour remplir un peu plus son réservoir gauche, réservoir alimentant le moteur. Conformément à la consigne de l’aéroclub, il laisse le doigt maintenu sur l’interrupteur de la pompe de transfert. Survient un second problème sur le casque d’un autre passager, et en plus le contrôleur indique au pilote la présence d’un autre avion dans le secteur de vol. Le pilote cherche à identifier l’avion en vain. Après avoir cerclé autour du phare de l’île Vierge le pilote reprend un vol en longeant la côte. Il fait une check-list croisière et s’aperçoit que la pompe de transfert est toujours en route. Il a enlevé son doigt de l’interrupteur sans couper la pompe, et se retrouve désormais avec des jauges qui indiquent dix gallons dans le réservoir gauche et un seul dans le droit. A l’arrivée le pilote posera sans problème l’avion dans cette configuration même si les réservoirs ne sont pas bien équilibrés. Il estime qu’il devait rester 1 à 2 galons dans le réservoir droit et 7 à 8 gallons dans le gauche.
Analyse de l’évènement : L’interrupteur de la pompe de transfert sur les DA40NG est un interrupteur à bascule et non à poussoir. Cela signifie que la pompe de transfert continue de fonctionner tant que l’on n’a pas repassé l’interrupteur sur 0. Tout le carburant disponible dans le réservoir droit passe dans le gauche jusqu’au plein complet si la quantité de carburant le permet. Une sécurité de trop plein coupe tout de même la pompe de transfert. Les problèmes de casques et la recherche d’un avion dans le secteur de vol ont accaparé l’esprit du pilote qui a naturellement enlevé son doigt de l’interrupteur de pompe sans penser à la couper.
Rappel et recommandation de l’aéroclub: La consigne de l’aéroclub impose de maintenir le doigt sur l’interrupteur durant toute la durée nécessaire au transfert de carburant. Si pour une raison quelconque le pilote a besoin de libérer sa main de cette contrainte, il doigt arrêter le transfert en repassant l’interrupteur sur 0. Pour la stabilité du vol, surtout dans la phase d’atterrissage, Il n’est pas très optimum de se retrouver comme dans le cas présent avec un réservoir presque plein d’un côté et un vide de l’autre. En cas de panne moteur, la procédure de recherche de panne impose de passer le sélecteur de carburant en manuel sur secours. Cela permet d’alimenter le moteur par le réservoir droit et de palier à une possible obstruction d’alimentation entre le réservoir gauche et les pompes de gavage. Cependant si le réservoir droit est vide, cette action sera sans effet et le moteur ne pourra pas repartir alors que le réservoir gauche est plein… Il est donc impératif de garder un minimum de carburant dans le réservoir droit. Concernant l’emport de carburant, le règlement de l’aéroclub impose un minimum de deux heures d’autonomie au départ de tout vol. Le DA40NG consommant 6 gallons à l’heure, il faut donc 12 gallons de carburant consommable, plus 1 gallon de carburant non utilisable dans chaque aile, soit un minimum de 14 gallons. Les 12 gallons dans l’avion au départ du vol ne permettaient pas de voler dans la réglementation du club. Un complément de carburant aurait dû être fait.