En vol d’instruction avec un élève en formation initiale nous revenons de la séance de travail réalisée à l’est des installations en direction de l’aérodrome.
Le vent est fort, ¾ arrière 20 -25 KT
Nous n’avons pas suivi un cap direct vers notre destination car nous sommes face au soleil mais avons réalisé une altération de 30° par sécurité
Le soleil est bas sur l’horizon, et aveuglant, le contrôle que nous venons de quitter en abordant l’approche de notre terrain non contrôlé nous a signalé un trafic à nos 11h 300 ft plus bas.
Nous recherchons activement mais sans succès le trafic et recherchons d’autres conflits éventuels tout en recherchant le visuel de notre terrain.
L’élève me signale avoir trouvé le terrain sur les ¾ arrière gauche. Je ne m’attendais pas à être si avancé sur la trajectoire et réalise immédiatement que nous devons être très proche de la CTR. La vérification au GPS confirme mon doute, nous sommes sur le trait. J’annonce et prends les commandes et réalise un ½ tour énergique. Nous contactons la tour afin de s’expliquer. Le contrôleur confirme notre très courte intrusion demande la raison de notre contact et finalement annonce que « c’est pour demander pardon, c’est ça ? » ce que nous confirmons. L’affaire s’arrête là et il nous autorise à quitter la fréquence en nous souhaitant une bonne soirée.

Le vent et le soleil ne nous ont pas facilité la tâche, l’annonce du trafic que nous n’avons jamais vu nous a généré une charge de travail supplémentaire. L’intrusion a été très limitée. Ma surveillance vis-à-vis de l’espace aérien (à charge du FI durant ce vol) aurait dû être plus attentive. Le contact avec le contrôle a permis d’informer de l’écart et de solder l’affaire. Les contrôleurs sont nos alliés.

Situation classique de vol face à l'ouest l'hiver en fin d'après-midi par temps brumeux qui conduit à une visibilité très réduite vers l'avant. Le vent arrière fort et la préoccupation liée au trafic signalé amènent à dépasser l'aérodrome avant de l'avoir vu.
Dans cette situation une surveillance accrue du GPS aurait peut-être pu éviter le risque d'intrusion, néanmoins la bonne connaissance de l'environnement de l'instructeur a permis une prise de conscience rapide de la situation et une réaction immédiate.
Très bonne réaction de contacter tout de suite le contrôle aérien pour débriefer à chaud. Le "pas vu pas pris" fonctionne rarement de nos jours et l'honnêteté intellectuelle est mieux perçue.

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