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Fuite lente amortisseur avant
Ref : 3DEZ659G4UM

Dates

Date de déclaration : 10/03/2022
Dernière modification : 10/03/2022
Date de clôture : 10/03/2022

Descriptif de l'évènement

A mon arrivée à l'aéro-club, je m'aperçois que je suis le premier pilote du jour à prendre le PA 28 Archer II. Je vois qu'il est sorti du hangar et positionné sur le parking.
Je vais vers l'avion pour effectuer ma prévol. Etant le premier vol de la journée, j'effectue la purge carburant. En m'approchant de la purge au niveau du moteur, je m'aperçois qu'il y a une petite flaque autour de la roulette avant. Je mets le doigt et m'aperçois que c'est de l'essence. Je me dis que les purges avaient peut-être été faite par la personne qui a sorti l'avion et que ça a coulé par terre à ce moment.
Je finis les purges et fais le tour de l'avion avec les vérifications d'usage. Arrivé devant l'hélice, je m'appuie dessus pour vérifier la suspension de la roulette avant. Tout va bien.
Je reviens prendre la météo et vérifier les notams, puis avant de partir, je vais voir l'instructeur présent à aéro-club pour lui demander si la purge avait été faite avant moi, afin de lever le doute sur la petite flaque d'essence que j'avais vu. Il me dit que oui, et je ne m'en inquiète donc plus.
Je reviens à l'avion pour démarrer, 1, 2 3 essais et il ne part pas. A ce moment là, l'instructeur s'approche de moi et me dit de retenter en activant bien la manette de gaz. Je réessaie et toujours rien. Je me dis que l'on va attendre quelques minutes dans le cas ou j'aurais noyé le moteur.
A ce moment là, l'instructeur voit la petite flaque, met le doigt et me dit que c'est de l'huile. Je descends, mets le doigt dessus et me rend compte que c'est bien de l'huile. Mais je suis sûr qu'i n'y en avait pas au moment de ma prévol 15 minutes avant.
Puis il se rend compte que la suspension de la roulette est HS. Un joint a du lâcher et l'avion repose directement sur la roulette.
Je pense que lorsque je me suis appuyé sur l'hélice pour vérifier la suspension, le joint a du lâcher, et pendant le temps ou je suis revenu dans le club finir de préparer mon vol, l'huile a du finir de s’échapper lentement jusqu'à ce que l'avion repose sur la roulette avant.
Si l'avion avait démarré normalement, je serais parti et je ne sais pas si je me serais rendu compte que mes repères visuels n'étaient pas les mêmes que d'habitude du fait que l'avion était plus bas d'environ 10 cm. En tout cas, l’atterrissage dans ces conditions aurait pu avoir de graves conséquences.
La présence de l'instructeur et sa perspicacité m'ont surement évité de me retrouver dans une situation dangereuse.

Classification de l'évènement

La déclaration concerne : Sécurité des vols (SV)
Catégorie : Matériel
Nature du vol : VFR Jour
Conditions météo : CAVOK
Environnement : Autre
Phase de l'évènement : Avant roulage
Type de vol : Solo pilote
Type d'évènement : Roulette de nez
Type d’aéronef : PA28 ARCHER II
Equipement : Instrumentation classique (aiguille)

Evaluation du risque

Traitement de l'évènement


Le joint de l'amortisseur a pu être endommagé lors d'un atterrissage. Il ne lui manquait peut-être plus que le "coup de pouce" de l'essai de l'amortisseur lors de la prévol pour flancher.
La fuite a été progressive et difficilement détectable.
Si le démarrage avait été normal, le pilote serait parti avec le nez qui s’affaisse peu à peu.
La garde de l'hélice diminuant, il est bien possible qu'il y ait eu un "prop strike" avant le décollage, au freinage par exemple (et en particulier sur notre aérodrome, lors du passage du drainage d'évacuation d'eau sur le taxiway qui mène aux pompes) endommageant l'hélice et le moteur du même coup.
Sinon, le pilote aurait sans doute senti que quelque chose n'était pas normal mais aurait-il pu mettre le doigt dessus ?
La sensation d'être assis différemment, de ne pas voir l'extérieur comme d'habitude sur le pare-brise... auraient-ils été interprétés ?
Il est toujours très difficile d'interpréter les signaux faibles, quand quelque chose ne semble pas normal mais on ne sait pas exactement quoi.
Interrompre le projet d'action en cours est très compliqué à ce moment-là.
Cette "sensation" accapare aussi la disponibilité du pilote et bien souvent, d'autres items importants de sécurité passent à la trappe en pareil cas.
Seul pilote à bord, il n'y a personne d'autre pour voir les erreurs.
Quant à l'atterrissage, il aurait pu être très délicat.
Autant de domaines de risque en pareil cas.

Ici, il n'y a pas eu à aller jusque là puisque le pilote a été "sauvé" par le démarrage raté qui a permis de détecter la flaque puis le nez affaissé.
Le fait que ce soit un autre pilote (en l’occurrence un instructeur) qui voie la flaque a joué aussi un rôle, car il n'a pas pu corréler avec la flaque de la purge carburant aperçue lors de la prévol.
Par la suite, il n'a pas été possible de placer la barre de tractage pour rentrer l'avion...

Actions correctives :
1) Après discussion avec le mécanicien, on va étudier la suppression de ce test de l'amortisseur lors de la prévol, qui n'est pas demandé par les manuels de vol de nos types d'avion, mais fait partie de la "culture" pilote. Sur le PA28, il est simplement demandé de vérifier que la longueur apparente de l'amortisseur avant est de 82,6 mm. Le bord de la C/L comportera une jauge visuelle.
2) Il sera demandé de ne pas faire couler l'essence purgée directement en dessous de la purge.
Outre le fait que la vérification de l'absence d'eau ne peut être faite, cette pratique peut conduire à la banalisation de voir une flaque près d'une roue.

Actions préventives :
1) Communication vers les membres de l'aéro-club et présentation lors d'animations sécurité au sein du club.
2) Intégration dans les formations de ce cas figure par mise en situation orale.
3) Rappels sur l'importance de reporter tout atterrissage pouvant être jugé "dur".

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