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Passage seuil trop bas
Ref : 3NNNSH91ELB

Dates

Date de déclaration : 06/07/2022
Dernière modification : 07/07/2022
Date de clôture : 07/07/2022

Descriptif de l'évènement

J’assure un vol d’instruction au profit d’une pilote brevetée qui termine sa qualification Train Classique sur D112.
N’ayant pas volé depuis 15 jours, le programme prévoit un vol de reprise en main en local et des tours de piste en solo.
J’ai pas mal volé au cours des dernières semaines (tant professionnellement qu’en instruction à l’aéroclub), assez tôt pour m’affranchir des températures caniculaires de cette fin juin.
Trois vols d’instructions sont prévus ce matin entre 7h et 10h00.
Au retour du vol local, je propose de réaliser une approche par encadrement en piste 13.
L’affaire est bien menée car la pilote est d’un bon niveau (pilotage fin).
En début de dernier virage, nous sommes néanmoins un peu bas et je révise le point d’aboutissement en début de bande, donc en m’affranchissant du seuil décalé (qui neutralise les éventuels obstacles (machines agricoles) qui pourraient se trouver sur le chemin agricole qui borde la piste.
Dans le dernier virage, la pilote formule « on est un peu bas ».
Je ne le nie pas et j’annonce qu’on poursuit car sur l’instant je « juge » que compte tenu de l’énergie de l’avion, le touché en 13 reste faisable, sans beaucoup de marge, mais faisable.
Sur le coup, je ne pense pas à l’exemplarité de ma décision et le fait qu’il vaudrait bien mieux remettre les gaz.
Je reprends les commandes en très courte finale et poursuis l’atterrissage en piste 13.
L’avion s’enfonce en arrivant au seuil, et je raccroche l’arrondi avec un coup de gaz.
Nous touchons en tout début de piste, en bordure d’un champ de blé (hauteur 1.20 m), et repartons pour un tour de piste basse hauteur, suivi d’un atterrissage complet.
En descendant de l’avion, je constate que nous avons fauché des épis de blé qui sont coincés dans les gardes boue du train principal et également dans le mécanisme de roulette de queue.
J’inspecte l’avion minutieusement, et nous retirons les épis de blés coincés dans les roues.
Il n’y a aucun dégât. Ma pilote n’est pas troublée par notre mésaventure et repart pour réaliser ses deux tours de piste en solo.
A son retour, nous mentionnons l’atterrissage très court en 13 et l’inspection visuelle de l’avion dans OpenFlyer.
Nous débriefons rapidement ma contre-performance, et je poursuis la matinée en assurant les 2 vols d’instruction suivants.
Après les vols, avec un peu de temps, je réfléchis aux circonstances de cet encadrement ou la remise des gaz s’imposait.
De toute évidence, il n’y avait pas grand intérêt à poursuivre cet atterrissage en passant si bas.
La pilote a parfaitement perçu le fait que nous soyons bas, et moi aussi…mais j’ai pensé que cela passait compte tenu de l’énergie de l’avion et de sa finesse…dans quel but …
Après réflexion, je pense que l’enchainement des vols professionnels et d’instruction à l’aéroclub, doublé de levers très matinaux m’ont sans doute plus fatigué que ce que je voulais bien admettre, et mon jugement en a été perturbé.
Il me faudra réduire la cadence des vols d’instruction à l’aéroclub (quelle que soit la « demande stagiaire ») afin de récupérer de ma fatigue latente et prendre plus de marge.
Par ailleurs, j’aurais dû encourager ou initier la remise de gaz dès que la poursuite de la trajectoire semblait compromise.
C’est ce que j’ai toujours fait et enseigné à mes stagiaires.
Le doute profite toujours à ceux qui le suivent… C’est pour moi une piqure de rappel dont je me souviendrai longtemps.

Classification de l'évènement

La déclaration concerne : Sécurité des vols (SV)
Catégorie : Facteurs Humains
Nature du vol : VFR Jour
Conditions météo : CAVOK
Environnement : Non Contrôlé (Classe F, G)
Phase de l'évènement : A l'atterrissage
Type de vol : Instruction double commande
Type d'évènement : Procédures vol
Type d’aéronef : JODEL D112
Equipement : Instrumentation classique (aiguille)

Evaluation du risque

Traitement de l'évènement


Lors d'exercices d'encadrement, il est fréquent de croire jusqu’au bout que ça va le faire alors qu'il est évident que non.
D'autant plus que le D112 est un avion très fin et peu laisser de l'espoir de faire la piste.
Néanmoins, il y a un moment où il faut se rendre à l’évidence et qu'il vaut mieux interrompre l'exercice
D'autant plus quand l'élève l'a clairement annoncé.
Notre pilote instructeur, très expérimenté mais sans doute un peu fatigué, a tardé à remettre du moteur en très courte finale pour assurer l'atterrissage en sécurité.
Nous le remercions pour nous avoir fait part de cet incident qui aurait pu passer inaperçu.
Et nous ne doutons pas qu'il retiendra la leçon pour ses prochains encadrements.

Actions correctives :

Actions préventives :

Documents associés