Lors de notre deuxième tour de piste en instruction (milieu de vent arrière 29, avion configuré approche 1200ft QNH), des claquements métalliques avec de fortes vibrations sont apparus. J’ai de suite pris les commandes et pris la décision de retourner vers le terrain en visant le seuil de la 29. A ce moment-là, nous avions perdu 300 rpm ce qui nous laissait une chance de rentrer. J’ai fait ma recherche de panne tout semblait pourtant bon. J’appelle le terrain deux fois (auto-information) pour voir s’il y avait du monde à l’aéroclub mais pas de réponse. A l’instant où je finis mon message, les bruits s’amplifient et j’ai vraiment du mal à tenir mon palier. Ma vitesse est toujours de 75kts mais je m’aperçois que nous avons perdu 400 ft. De suite je me rends compte que d’atterrir sur la piste serait impossible. Entouré de vignes et d’habitations, je mets 7700 au transpondeur et j’active la balise ELT. J’appuie longuement sur le flipflop de la radio pour obtenir la 121.5 mais sans succès (peut-être trop pressé). Au même moment le moteur s’éteint subitement, l’hélice ne tourne plus. Les seuls bruits étaient les filets d’air et les bips de la balise de détresse… Notre fréquence en stand-by était 120.575 (Aquitaine info). Je me mets sous 1AP avant et j’ai effectué mon message de détresse sur Aquitaine. (Mayday Mayday, F-HJ Cessna 152 2 personnes à bord, nous sommes à l’Est d’Yvrac en tour de piste je vous appelle car il n’y a personne à Yvrac, nous avons une panne moteur j’ai visuel sur un champ, on va s’y poser, 4 heures d’autonomie) Ayant le champ à ma gauche sous 1 AP, de suite j’engage un virage, sors les volets full et ferme le réservoir. Je répète une dernière fois l’indicatif que le contrôleur n’a pas compris. (Négatif, c’est le F-HJ on se pose dans un champ à l’EST d’Yvrac). Je dis à mon élève de bien serrer sa ceinture. L’atterrissage dans le champ a été très court, à peine 70 mètres et pas très violent. J’ai demandé à l’élève de sortir et de s’éloigner de l’appareil le temps que je finisse ma procédure. Environ 2 minutes après notre atterrissage, l’hélicoptère de l’armée de l’air est venu nous voir pour savoir s’il n’y avait pas de blessés, ils m’ont dit qu’après avoir entendu notre message de détresse, ils avaient pris l’initiative de venir. Un grand merci à eux.
J'ai effectué mes procédures machinalement, à force de répétitions durant les vols d'instructions. Avant le décollage, le niveau d'huile était ok, au point d'arrêt et au décollage la température et la pression étaient dans le vert. Moteur démonté, chose rarissime, le vilebrequin était cassé.
Classification de l'évènement
La déclaration concerne :
Sécurité des vols (SV)
Catégorie :
Matériel
Nature du vol :
VFR Jour
Conditions météo :
Environnement :
Non Contrôlé (Classe F, G)
Phase de l'évènement :
En approche
Type de vol :
Instruction double commande
Type d'évènement :
Autre type de problème
Type d’aéronef :
C 152
Equipement :
Instrumentation classique (aiguille)
Evaluation du risque
Traitement de l'évènement
Lettre du BEA.
Cher Monsieur, Votre message recopié ci-dessus est bien parvenu au BEA et nous vous en remercions. Il relate en effet l'atterrissage d'urgence auquel vous avez procédé avec succès suite à un arrêt moteur en tour de piste avec un élève. La permanence du BEA avait été immédiatement informée de cet évènement. Votre maîtrise du pilotage et des procédures d'urgence ainsi que votre sang-froid ont certainement permis d'éviter des blessures à l'équipage et des dommages à l'avion. Dans ces conditions, le BEA avait décidé de ne pas ouvrir d'enquête. Nous vous engageons vivement à faire un REX à l'aide du site de la fédération dans le but unique de faire profiter la communauté aéronautique de cette expérience. En vous remerciant à nouveau, je vous prie de croire, cher Monsieur, à l'assurance de ma considération distinguée.