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PÉRIL ANIMALIER
Ref : 4Z7RVBHIDZP

Dates

Date de déclaration : 03/01/2023
Dernière modification : 03/01/2023
Date de clôture : 03/01/2023

Descriptif de l'évènement

Vers 1800LT, nous partons en Cap 10 avec un élève pilote (en formation voltige) pour une séance de tours de piste sur la piste 20 en dur afin de travailler la tenue de l'axe de piste lors du décollage et après l'atterrissage (phase de décélération).

La présence de biches sur le bord droit de la piste 20 en dur est signalée à plusieurs reprises à la radio par différents pilotes.
Lors de notre premier atterrissage, nous remontons la piste 20 en dur et identifions la présence des animaux couchés à environ 20 mètres sur le côté. Ceux-ci ne semblent pas effrayés par la présence de l'avion, ni par le bruit de notre moteur. Je demande à mon élève d’identifier la poignée de mixture et de ne pas hésiter à la tirer si les animaux devaient se diriger vers nous, que ce soit lors de cet exercice ou lors des suivants.
Lors de notre quatrième atterrissage, après le touché des roues, et à une vitesse d'environ 70 km/h, j'aperçois dans mon champ de vision droit les biches se lever et commencer à courir pour traverser l'axe de la piste en dur. Notre trajectoire et celle du premier animal étants convergentes, un impact semble inévitable. Je juge que la distance restante est insuffisante pour remettre les gaz et envisager un décollage avant un probable contact. Il nous est également impossible de freiner trop fort au risque de faire basculer l'avion sur le nez.
Envisageant l'impact sur le bord d'attaque de l'aile droite, je reprends immédiatement les commandes de l'appareil afin de limiter la perte de contrôle en lacet au moment du contact. L’élève pilote est surpris par ma réaction soudaine, je l’informe très brièvement du risque (« les biches ! »).
L’animal, déjà engagé sur la piste en dur, et certainement surpris, a stoppé net sa course. J’estime quelques centimètres entre la tête de l’animal et notre bout d’aile droit.
Une fois l’atterrissage totalement contrôlé, nous remontons la piste 20 en dure. Un animal se situe sur la piste en herbe, les autres sont restés côté nord.

Mon élève m’informera ensuite qu’il était concentré sur le maintien de sa trajectoire au sol et n’a pas vu le danger.

Les animaux s’étants éloignés, nous repartons pour d’autres exercices (décollages / atterrissages) sans aucun autre évènement.
La plateforme de Mulhouse Habsheim est clôturée sur la quasi-totalité du périmètre. Les animaux sont sur place depuis plusieurs mois, nous avons prit l'habitude de partager notre plateforme avec eux sans aucun incident jusqu'à présent. Le vice-président de l'ACHR, élève pilote lors de ce vol, à informé le géstionnaire de l'évènement par mail.

Classification de l'évènement

La déclaration concerne : Sécurité des vols (SV)
Catégorie : Environnement
Nature du vol : VFR Jour
Conditions météo : CAVOK
Environnement : Non Contrôlé (Classe F, G)
Phase de l'évènement : A l'atterrissage
Type de vol : Instruction double commande
Type d'évènement : Collision aviaire/Péril animalier
Type d’aéronef : CAP 10 B
Equipement : Instrumentation classique (aiguille)

Evaluation du risque

Traitement de l'évènement


L'aérodrome de Mulhouse-Habsheim étant bordé par la grande étendue de la forêt de la Hardt, cette position favorise ainsi la présence de gibiers sur la plateforme depuis des années. Ce phénomène, connu, est porté à la connaissance de tous les utilisateurs de la plateforme afin de faciliter la cohabitation le cas échéant.

Lors de la présence d'animaux, cette dernière est généralement signalée et partagée très largement sur la fréquence du circuit permettant aux pilotes de prendre en compte ce facteur.

Concernant les faits énoncés, l'équipage réalisait des tours de piste au cours desquels, la présence de biches a été signalée.

Lors du 4ème atterrissage, l'instructeur constate qu'une biche se dirige de manière convergente vers la piste en service 20. Au regard de la situation, il décide de reprendre les commandes à l'élève n'ayant vraisemblablement pas pris en compte la situation.

Après discussion entre l'équipage, l'élève affirmera n'avoir pas pris en compte le danger présent.

La situation présentée met en avant l'effet de tunnelisation de l'attention se produisant particulièrement lors de phases critiques et notamment lors de l'atterrissage.

En effet, l'élève étant concentré sur ses paramètres d'atterrissage : Axe, plan, vitesse, ce dernier a occulté la présence des biches pourtant connues et signalées au préalable. Ce phénomène, si insidieux, a focalisé l'élève sur son atterrissage, excluant totalement les éléments de son environnement.

Actions correctives : Sans objet.

Actions préventives : Reprise des commandes de vol par l'instructeur et communication entre l'équipage sur la manœuvre réalisée.

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