EP:
Lors de tours de pistes à Coulommiers à bord d'un DR-400, moi et mon instructeur sommes en finale et faisons un touché sur la 27 centrale. Je remets la puissance pour redécoller.
Après l'arrondi et le décollage, nous constatons que la vitesse indiquée par le Badin reste bloquée à 100 km/h et ne monte plus.
J'avais suggéré de refaire un tour de piste et de faire un complet à Coulommiers afin d'inspecter le Pitot, mais vu que toutes les autres indications et paramètres étaient bons, l'instructeur préfère que nous rentrions à Lognes, plutôt que de risquer rester coincés à Coulommiers.
Le vol se passe sans soucis jusqu'au point Echo à l'approche de Lognes. Lors de la préparation machine pour l'atterrissage, je n'osais pas sortir les volets, ne sachant pas si j'étais vraiment dans l'arc blanc. l'instructeur me demande de ne pas les sortir et d'atterrir sans volets. L'avion a plané longuement au dessus de la piste 26 dure, mais nous avons pu atterrir sans soucis.
De retour au parking du club, nous allons inspecter le tube Pitot. Et nous voyons un bout d'insecte qui a réussi à le boucher, probablement une guêpe, ce qui explique la panne de Badin.
Je précise que nous n'avions pas déclaré aux contrôleurs notre panne badin. Il s'agissait de ma première panne bien réelle, et c'était formateur.

FI:
L'objet de la leçon était de pratiquer les TDP et les RDG afin de pouvoir lâcher l'élève à la prochaine séance.
Nous avions vu la panne badin dans une leçon précédente. L'événement était parfait pour le mettre en pratique de façon réelle (Gérer les émotions, appliquer les procédures).
Durant le T&G je m'assurais que l'avion était bien configuré, et dans l'axe de piste, une fois la mise en puissance, juste après la rotation je détecte le badin bloqué à 100km/h, soit la vitesse de rotation. Je pense de suite à l'ingestion d'un insecte ou sédiment (sur la piste) au roulement pour le décollage.
Je fais la remarque à l'élève, et lui demande de bien appliquer les préaffichages : "assiettes + puissance = performance.!"
Je lui démontre bien que l'avion vol parfaitement sans anémomètre.
Je lui demande dans un 1er temps de poursuivre le TDP et s'annoncer en vent arrière, le temps de voir quelles étaient les options qui s'offrent à nous.
J'ai décidé finalement de rentrer à LFPL après l'exercice de RDG, pour des raisons opérationnels.
Tout se passe correctement jusqu'à l'arrivé à destination où on décide de poser sans volets puisque pas connaissance de la VFE.
Durant le TDP et sur la branche de retour j'ai l'occasion de remontrer à l'élève les assiettes avec les puissance associés pour la montée, le palier et la descente.
On rediscute des systèmes anémométriques, le circuit de prise statique, d'où une déduction des instruments fiables.
Je décide de couvrir le badin afin de le sortir du circuit visuel de l'élève, l'aidant d'avantage à se concentrer sur la trajectoire et l'altitude.
J'ai rappelé également la priorité de toujours piloter l'avion face à toute situation critique.

En formation, l'étude de la panne de badin fait partie des exercices réguliers et l'absence ou l'incohérence d'une indication de vitesse ne doit pas entrainer une perte de contrôle en vol: la gestion du couple Assiette/Puissance est primordiale.
Dans l'évènement reporté, la gestion de la panne de badin a été maitrisée avec une décision de rentrer à Lognes pour faciliter le dépannage. N'oublions pas qu'il s'agissait d'un vol d'instruction et que la météo était CAVOK. Dans d'autres circonstances (nouvel avion, fort trafic ou pilote avec peu d'expérience) la décision du commandant de bord aurait peut-être été différente et la décision de se poser à Coulommiers était tout aussi justifiée.
En situation réelle, l'idée de l'instructeur d'occulter (quand on le peut) le badin en panne évite d'être perturbé par de fausses indications.
Une toute petite remarque sur la décision de se poser sans volets:
Leur sortie est possible en utilisant les pré-affichages. Par exemple sur DR400-120:
-assiette de vent arrière
-2200 RPM et altitude stable-->la vitesse devrait être autour de 150 km/h, donc sous la Vfe.
La décision de l'instructeur de se poser sans volets s'est basée sur le fait de ne pas ajouter une contrainte supplémentaire, la longueur de piste étant suffisante pour l'atterrissage.

Actions correctives : poursuite du vol sans indication de vitesse

Actions préventives : information aux autres pilotes