Au cours d’un vol d’instruction, en phase de croisière, l’équipage tire le « réchauffage cabine ». Lorsque l’équipage constate que la pastille de CO a viré à la couleur « noire », il repousse immédiatement le « réchauffage cabine », ouvre les deux "emergency windows" pour recycler l'air environnant, plus un appel d'air de la main. Suite à ces actions de ventilation cabine, la pastille du détecteur de CO redevient jaune en quelques minutes. L’équipage conserve le réchauffage cabine repoussé pour la fin de son vol et referme les « emergency windows » au bout de 10 minutes.
Il est important de vérifier régulièrement la pastille CO, notamment lorsque le chauffage cabine est utilisé. L'air chaud est souvent prélevé autour du moteur ou du pot d'échappement. En cas de problème mécanique (une fuite / fissure d'un matériel), du monoxyde de carbone peut se répandre dans la cabine. Le CO est particulièrement dangereux car inodore et comporte des propriétés asphyxiantes sur le corps humain. Concernant cet évènement, il s'est avéré que le pot d'échappement était percé et du monoxyde de carbone s'est probablement retrouvé dans l'habitacle à l'ouverture du réchauffe cabine.
Classification de l'évènement
La déclaration concerne :
Sécurité des vols (SV)
Catégorie :
Matériel
Nature du vol :
VFR Jour
Conditions météo :
CAVOK
Environnement :
Non Contrôlé (Classe F, G)
Phase de l'évènement :
En route
Type de vol :
Instruction double commande
Type d'évènement :
Autre type de problème
Type d’aéronef :
AQUILA-AT01
Equipement :
Instrumentation classique (aiguille)
Evaluation du risque
Traitement de l'évènement
La phase de croisière est une phase de vol peu chargée où l’équipage dispose de beaucoup de ses ressources mentales pour effectuer des observations.
On peut facilement imaginer que le changement de couleur ne soit pas identifié : - s’il y a un seul pilote à bord, - si le problème apparait dans une phase plus chargée du vol ou, - si l’attention de l’équipage est déjà accaparée par la gestion d’un problème (technique, météo, trafic, navigation...).
Les nombreux REX partagés par d’autres exploitants sur ce sujet montrent que les premiers symptômes de l’intoxication au Monoxyde de carbone : maux de têtes et la fatigue sont souvent arrivés avant que le pilote ne détecte un changement de couleur du détecteur de CO. Parfois la couleur du détecteur n’est pas franche, ni homogène, instillant le doute sur le fait qu’il ait changé de couleur.
Inclure le détecteur de CO dans les contrôles effectués en visite prévol peut permettre de conscientiser sa couleur et de mieux identifier un changement ultérieur. Inclure le détecteur de CO dans sa check-list de contrôle périodique des paramètres et des alarmes permet de se donner une chance d’identifier un problème qui est peu saillant, dans une phase de vol plus « chargée ».
Actions correctives : - immobilisation de l’avion, inspection, réparation/changement de l’échappement trouvé fissuré = EN COURS. Actions préventives : - suivi de la navigabilité du détecteur de CO (liste des pièces à péremption) pour tous les avions de la flotte, avec changement tous les 12 mois = DEJA EN PLACE - sur ce type avion, la pastille de CO est "cachée" derrière les manettes de puissance pendant le vol, il y un emplacement plus favorable à sa lecture sur le tableau de bord