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Manœuvre d'évitement lors d'une vent arrière
Ref : 4XFZ312TNSO

Dates

Date de déclaration : 03/05/2023
Dernière modification : 03/05/2023
Date de clôture : 03/05/2023

Descriptif de l'évènement

Ce vendredi 11/11/22 vers 12h20, lors d’un vol d’instruction avec un élève, en Tours de Piste circuit XX main droite à LFXX, nous avons entendu un appareil se signalant en début de vent arrière, et un autre si signalant en reconnaissance à la verticale.
Établi en montée traversier, nous avons signalé ne pas avoir vu sur lui puis juste avant de nous intégrer en vente arrière, nous l’avons vu arriver pour se présenter en vent arrière.
Manifestement plus rapide que nous, je lui ai indiqué que nous passions derrière lui. Il nous alors remercié, paraissant un peu stressé à la radio, et après un message un peu long de confirmation de sa part, nous avons entendu quelqu’un dire sur la fréquence : « que de blabla inutile sur la fréquence… », ce à quoi nous n'avons rien répondu…
Nous tenant à bonne distance, nous nous sommes signalés en début de vent arrière, avec le visuel sur le précédent, en 3e position donc.
C’est alors que nous avons entendu un autre appareil se signaler intégrant la vent arrière XX. Étonne, j’ai alors demandé précision sur sa position. Les choses sont allées très vite puisqu’un peu après du milieu de vent arrière, nous avons vu surgir l’appareil sur notre gauche avec un rapprochement rapide et exécutant un virage plutôt serré sur sa gauche, et ainsi masquant sa visibilité sur notre position.
J’ai immédiatement repris les commandes à mon élève et j’ai dû effectuer une légère descente, associée à un décalage sur notre gauche, car nos trajectoires paraissaient manifestement plus que conflictuelles. Avec calme et politesse, je lui ai dit qu’il était en train d’intégrer au mauvais endroit, alors que nous étions déjà 3 appareils en vent arrière, et en lui demandant ses intentions, il m’a répondu : « beh j’étais en de m’intégrer… ». Lui précisant alors qu’il venait de m’obliger à une manœuvre d’évitement, nous avons entendu quelqu’un répondre à la radio : « si ça te va pas, tu te décales, tu fais autre chose ! ». Par intelligence, nous avons préféré ne rien répondre.
Visiblement pas du tout « concerné » par la dangerosité de sa manœuvre, nous avons fait en sorte de nous écarter suffisamment et assurer la séparation. Je lui alors proposais de nous rencontrer au sol pour échanger sur sa manœuvre, ce à quoi il m’a répondu : « pas de soucis mon p’tit ! ».
Et malgré nos efforts à réguler derrière lui, voyant qu’il posait alors qu’un appareil en bout de piste dégageait à peine la piste, nous avons sagement préféré remettre les gaz et nous reporter en vent arrière.
Agissant en tant qu’instructeur, je me suis plutôt concentré sur 2 tours de piste supplémentaires, afin de rassurer mon élève et ne pas le laisser sur cette « frayeur ».
Une fois au sol, j’ai cherché le pilote, et l’ai trouvé tranquillement installé au restaurant avec sa femme.
Je les ai salués, je me suis présenté et je lui ai demandé si nous pouvions échanger sur sa manœuvre, comme demandé…
Sans un mot et semblant clairement agacé par le dérangement que je représentais, il s’est levé en me « montrant » la porte pour sortir discuter.
Avec calme et courtoisie, je lui ai demandé s’il réalisait la dangerosité de sa manœuvre, mais j’ai eu en face de moi quelqu’un de plutôt condescendant, se rangeant derrière le fait qu’il ne pouvait pas me voir, car il était en virage à gauche.
Après avoir insisté sur le fait qu’il ne pouvait pas me voir car il était en infraction, s’intégrant « en force » devant nous, se moquant de nos messages d’alerte, et nous obligeant à une manœuvre d’évitement, ce n’est qu’au bout de quelques minutes à essayer respectueusement de lui faire entendre raison, qu’il a « daigné » m’adresser un « désolé » plutôt forcé à mon goût. Ce à quoi je lui rétorquai avec le sourire que ma démarche ne demandait pas d’excuse, mais était pour lui faire comprendre qu’il s’était comporté dangereusement.
Nous nous sommes salués poliment et avons pris congés.
Ce qui me désole est d’avoir eu face à moi un pilote à l’attitude véritablement condescendante, n’essayant pas de comprendre qu’il nous avait forcé à une manœuvre d’évitement.
Mais surtout, je doute fort qu’il en ait retenu quoi que ce soit, persuadé que comme il ne me voyait pas, je n’avais qu’à me sortir de sa trajectoire, même si cette dernière était synonyme d’infraction.
Je me tiens disponible pour tout éclairage sur ce fait, ainsi que mon élève.

Classification de l'évènement

La déclaration concerne : Sécurité des vols (SV)
Catégorie : Facteurs Humains
Nature du vol : VFR Jour
Conditions météo : CAVOK
Environnement : Non Contrôlé (Classe F, G)
Phase de l'évènement : En tour de piste
Type de vol : Instruction double commande
Type d'évènement : Risque d'abordage
Type d’aéronef : Bristel B23
Equipement : Instrumentation "Full Glass Cockpit"

Evaluation du risque

Traitement de l'évènement


Dans ce cas, nous sommes vraisemblablement sur un non-respect de la procédure d'intégration d'un aérodrome sans ATS. (intégration en milieu de vent arrière, sans assurer une séparation visuelle avec les aéronefs déjà engagés dans la circulation d’aérodrome et sans laisser la priorité de passage).
Cette intégration non règlementaire a entrainé une manœuvre d'évitement qui sans celle-ci aurait entrainé une potentielle collision en vol. Des facteurs aggravant la situation est à noter?; une utilisation de la fréquence non pertinente par une tierce personne ou par l'auteur des faits et un comportement suffisant du pilote auteur de l'intégration non conventionnelle.
À noter que l'attitude du pilote une fois au sol n'a pas changé et qu'il n'avait pas conscience du potentiel danger occasionné.

Actions correctives :
-Difficile de corriger ce genre d'évènement à l'échelle d'un aéroclub. L'appareil ne semblerait pas être basé sur la Plateforme et le pilote, auteur de l'infraction, n'a pas l'air contient de la situation engendrée.
-Rédaction d'un REX et d'un CRESAG
-Débriefing avec l'instructeur

Actions préventives :
- Sensibilisation aux adhérents du club à la bonne technique d'intégration sur un aérodrome sans ATS via la
règlementation SERA et surtout la nécessité de garder un bon scan visuel extérieur.
- Rappel de la possibilité de reporter ce genre d'évènement pour améliorer la sécurité de la plateforme.


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