Une activité vélivole est en cours sur l’aérodrome en régime d’auto-information, avec une zone de perte d’altitude planeurs au nord de la piste, proche du début de vent arrière circuit avion (piste orientée est-ouest).
Je décolle face à l’ouest pour un circuit à basse hauteur main droite pour la piste en herbe.
Dès le décollage, je surveille le secteur avant, compte tenu de la proximité de la zone de perte d’altitude des planeurs, sans en détecter visuellement. Je poursuis sur la branche vent arrière en donnant ma position à la radio, toujours sans voir de planeur. Vers la fin de vent arrière, j’entends un planeur s’annoncer en vent arrière. Compte tenu de ma trajectoire (circuit court), j’en conclus qu’il est derrière moi, je poursuis donc en dernier virage vers la piste. J’entends alors le planeur s’annoncer en base. Là encore, j’en déduis qu’il est derrière moi. J'annonce ma position et mon intention d'atterrir sur la partie droite de la piste. J’adapte ma trajectoire de finale en tenant compte des planeurs en piste au seuil.
J’entends alors le planeur annoncer qu’il est 20 mètres derrière moi. Je suis surpris mais réagis en allongeant ma trajectoire pour me poser en fin de piste afin de ménager de l’espacement au planeur, je l’annonce à la radio. L’atterrissage est nominal, la longueur restante étant largement suffisante. Le planeur se pose dans la première partie de la piste.

Ma représentation mentale de la situation dérivait des informations de la VAC : je considérais que le planeur était dans le même circuit que moi. Or, les messages émis par le pilote du planeur précisaient la provenance de celui-ci par les termes « main gauche » ou « par le sud », ce que je n’ai pas entendu et donc que je n’ai pas intégré dans ma représentation de la situation. A aucun moment je n’ai vu le planeur.
D’autre part, la rencontre avec le pilote du planeur après le vol a révélé, outre les précisions citées plus haut (« main gauche » et « par le sud ») que mes messages ne passaient pas, seule la porteuse était audible par les autres usagers, ce qui a contribué à augmenter la criticité de la situation.

La carte VAC de l’aérodrome détaille l’utilisation qui doit en être faite par les planeurs et les avions.
Cependant, certaines situations nécessitent une adaptation, par exemple une trajectoire planeur particulière compte tenu de la spécificité d’un aéronef sans moteur (ici un circuit par le sud).
Ceci n’est pas critique si les intentions sont annoncées, ce qui était le cas dans le présent évènement. Cela sous-entend également que les autres utilisateurs intègrent ces adaptations : d’où la nécessité d’être attentif aux messages radio dans leur intégralité et de demander confirmation en cas de doute.
Une alternative à l’allongement de la finale aurait pu être la remise des gaz de l’avion, mais les positions respectives du planeur et de l’avion pouvaient conduire à un conflit de trajectoire dans le plan vertical, l’avion ne voyant pas le planeur derrière lui.
Dans le contexte de cet évènement, l’allongement de la finale a été choisi mais dans une configuration différente, une remise des gaz peut être envisagée pour augmenter l’espacement entre les deux aéronefs, en fonction des positions respectives et de la visibilité de l’un par l'autre.

Actions correctives :
Approche rallongée pour espacement avec le planeur.
Vérification ultérieure de l’alternat de la place occupée par le pilote de l’avion.
Actions préventives :
Rédaction de ce REX illustrant une adaptation des consignes VAC et une de ses possibles conséquences sur l’usage de l’aérodrome.
Diffusion aux membres des deux associations impliquées dans l’évènement.