Ce matin-là, une météo parfaite se prête au jeu d'une séance d'entraînement pour un élève prêt à passer le test PPL, l'instructeur étant à bord.
Après quelques déroutements et autres exercices, parfaitement exécutés, nous rentrons vers les installations.
Après écoute de l'ATIS, je fais remarquer à l'élève que, depuis notre départ, le vent a tourné et que nous atterrirons avec une composante arrière, pour environ 5 KT.
Comme le trafic est dense et que la contrôleuse semble tendue, je propose de ne pas demander de changement de QFU, alléguant qu'un atterrissage avec composante arrière servirait d'exercice.
Nous nous présentons donc en finale, avec une vitesse d'environ 115 km/h, soit 125 Km/sol. Le toucher du train principal est très doux, mais lorsque la roulette de nez touche le sol, l'élève ne met pas le manche secteur avant suffisamment. L'avion part aussitôt à gauche. Du fait de la vitesse sol élevée je n'ai pas eu le temps de rectifier la trajectoire, et après une brève incursion dans l'herbe, j'ai ramené l'avion sur la piste.

Après debriefing, l'élève me dit avoir appliqué la procédure "manche secteur avant", mais sans doute trop timide. Il précise également qu'il n'avait pas sa concentration maximum au moment de l'atterrissage.

En conclusion
pour l'élève : en retour de navigation, c'est au moment d'arriver que l'attention se relâche. Soit le vol s'est très bien passé (ce qui était le cas) et la vigilance baisse dans les derniers instants, soit le vol a été difficile et la vigilance n'est plus au rendez-vous cause fatigue.
pour l'instructeur : j'aurais sans doute dû demander un changement de QFU, quitte à essuyer un refus.

Les témoignages sont abondants sur ce sujet...
La roue avant se trouvant déportée à gauche de l'axe de l'avion, le frottement de la roue avec le sol induira automatiquement une tendance à partir à gauche.
Le mécanisme de verrouillage/dé-verrouillage peut contribuer à compliquer la tenue de l'axe.
Quelque soient les facteurs contributifs associés (vent de travers), plus la vitesse de reprise de contact de la roue avant avec le sol sera faible, plus les phénomènes associés seront modérés puisque l'énergie reste proportionnelle au carré de la vitesse.

Actions correctives : il n'y en a pas...sauf à modifier le train avant...

Actions préventives : alerter les pilotes encore et encore sur cette particularité des DR 400...