Ce lundi 15/05, je dois convoyer le F-Gxxx de LFxx chez ASR à LFHE, où il est attendu pour sa visite de 100h.
Le convoyage aurait dû être effectué durant le week-end, mais a été annulé pour raison météo.
Aussi, je l'ai entrepris le lundi matin, avec la contrainte d'être de retour chez moi pour midi (45mn de trajet, donc retour sur LFxx pour 11h).
Les conditions météo n'étaient pas très bonnes : LFLS bouché, mais compatibles VFR en passant par l'ouest.
J'ai donc choisi de passer par l'ouest et rejoindre Vienne puis St Rambert d'Albon et enfin LFHE.

Dans le trajet vers Vienne, j'avais prévu de monter à 2.500 pieds et de contacter LFLL, mais le plafond était plus bas qu'attendu.
Je me suis alors concentré sur mon pilotage dans ces conditions difficiles : je suis resté sur la fréquence de LFxx pour échanger avec l'avion suiveur et j'ai tardé à passer avec LFLL.
Sans m'en rendre compte, j'ai pénétré la CTR de LFLL à 1.800 pieds QNH.
Lorsque je suis passé avec LFLL, le contrôleur m'a immédiatement fait obliquer vers le sud pour éviter de couper les arrivées, pendant qu'il négociait avec l'approche pour me laisser passer.
Il m'a ensuite demandé de débriefer cette intrusion.
Au vu des conditions difficiles, il m'a laissé me concentrer sur le pilotage jusqu'à rencontrer des conditions plus clémentes pour débriefer cet incident.
On a alors pu échanger sur cette pénétration à priori sans autres conséquences.
Les conditions météo s'améliorant, j'ai pu rallier LFHE sans encombre par Vienne et St Rambert.

Plusieurs points :
- Navigation changée au dernier moment (direct LFxx- LFHE prévue initialement) ==> préparation notoirement insuffisante
- Je suis resté trop longtemps sur la fréquence de LFxx pour rester en contact avec l'avion d'accompagnement ==> j'aurais dû passer beaucoup plutôt avec LFLL
- Le fameux "Objectif Destination" ==> livrer l'avion pour sa visite, retour pour 11h00 à LFxx, ....

Axes d'améliorations
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- Le convoyage étant un trajet récurrent, qui doit se faire dans différentes conditions météo pas toujours optimales.
==> Il serait peut-être opportun de mettre en place une procédure plus détaillée, avec différents itinéraires (carte, log de nav) en fonction des contions météo ou autre (CTR Grenoble fermée, etc.), ce qui éviterait un changement de dernière minute avec le manque de préparation qui va avec : le pilote pouvant ainsi rapidement choisir le meilleur itinéraire, et ainsi avoir plus de temps pour finaliser la préparation.
- Peut-être renforcer la formation des pilotes convoyeurs, notamment en météo difficile pour limiter les reports et ainsi diminuer la "pression convoyage".

L'avion à convoyer est parti accompagné d'un 2ième appareil qui devait ramener le pilote convoyeur.
Les 2 avions se suivaient à quelques minutes d'intervalle et ont dû changer de route cause météo.
Le 2ième avion, compte tenu du fait que le 1er avait écorné la CTR de LFLL pour raisons météo, a préféré faire 1/2 tour et attendre des conditions plus favorables.
Le 1er avion se posera à LFHE après un long détour et son pilote récupéré quelques heures plus tard, la météo s’étant améliorée rapidement

Les convoyages demandent de l'organisation et de la disponibilité des pilotes convoyeurs qui parfois sont sollicités au dernier moment quand un créneau se libère à l’atelier d'entretien.
Le club disposant de 3 avions (dont un train classique), il ne peut pas se permettre d'immobiliser des avions trop longtemps.
Il existe effectivement une pression inconsciente pour "réaliser la mission", bien que le club n'exerce aucune pression (consciente) sur ses pilotes.
La volonté de bien faire peut conduire à réaliser des vols dans des conditions météos marginales.
Le fait que la route habituelle était bouchée, les pilotes ont voulu contourner le relief mais sans réelle préparation dans une environnement ATC très complexe (TMA, CTR de LFLL) ce qui a conduit à l'incident.

Actions correctives :
Bien expliquer aux pilotes convoyeurs que personnes ne leur reprochera de ne pas convoyer un avion pour raisons météo.
Au moindre doute, l'avion restera au hangar.

Des procédures seront mises en place avec des routes préconisées en fonction de la météo avec les altitudes de sécurité, les zones à traverser, les fréquences à contacter.

Actions préventives :
Inciter les pilotes à utiliser des applications de navigation sur téléphone ou tablette qui diminuent considérablement la charge de travail quand l'espace aérien est compliqué et la météo dégradée.