Après un trajet côtier à destination de Cannes réalisé dans la matinée, j'effectue la navigation retour vers Les Milles en début d'après-midi.
L'itinéraire prévoie de passer par Castellane, les Gorges du Verdon, le Lac de Sainte Croix, Quinson, le lac d'Esparron et la Sainte Victoire.
Il est tracé à la fois sur ma carte 1/250 000 qui repose sur ma cuisse droite et sur le logiciel SD-VFR de ma tablette qui, elle, est sur ma cuisse gauche.
C'est plutôt avec cette dernière que je suis ma navigation.
Peu après le lac d'Esparron, au cap 235 vers la montagne Sainte Victoire, l'écran de ma tablette devient noir. J'essaie de la réinitialiser mais en vain.
Je remarque alors qu'elle indique être en "surchauffe": de fait, elle a été exposée en plein soleil pendant toutes les branches précédentes.
Après ce moment de flottement, je reprends la navigation avec la 1/250 000 et essaie de me repositionner exactement: je vois alors très bien VINON, ITER et CADARACHE.
Je garde le site de CADARACHE sous un angle d'environ 45° et la ligne à haute tension qui le traverse sous environ 30°.
Je poursuis la navigation jusqu'à AIX .
Après l'atterrissage, la tour me signale que j'ai pénétré la zone P et fait l'objet d'une mesure polaire 3. Elle me demande un n° de téléphone pour être contacté par la PAF.

Ma navigation était correctement préparée, à la fois sur la carte au 1/250 000 et sur la tablette via SD-VFR.
Le tracé prévoyait bien de passer entre la zone P10 et les zones du LUC.
Lorsque ma tablette tombe en panne pour "surchauffe", je reprends la navigation via la carte mais comme il n'y a aucun repère significatif au sol pour se positionner exactement et que je vois très bien VINON, ITER et CADARACHE, je privilégie le vol à vue en restant à distance de ce dernier site. Les angles sous lesquels je le vois ainsi que la ligne à haute tension qui le traverse m'incitent à croire que je suis bien hors zone.
Lors de mon audition par la Police Aéronautique de Marseille en résidence à Aix en Provence, je suis informé qu'il s'agit d'un délit passible d'une amende et d'une garde-à-vue, voire d'un emprisonnement et que je peux me faire assister d'un avocat.
Je peux consulter le relevé radar transmis à la PAF: il montre que j'ai "écorné" la zone de un demi-nautique.
A la suite de mon audition, le Vice-procureur décide de ne pas me poursuivre pénalement mais demande que le dossier soit transmis à la DGAC.
J'ai donc sous-évalué la distance qui me séparait de la limite sud-est de la P10.
Ceci étant, il n'y a aucun repère au sol qui permet de matérialiser cette limite: je suggère donc que celle-ci soit déplacée au niveau de la ligne à haute-tension à l'instar du troncage effectué côté nord-ouest de la P10 le long de l'autoroute.

La complexité de l'organisation des espaces aériens de la région demande des navigations précises.
Lorsque les repères sol ne permettent pas de confirmer la navigation (que le GPS tombe en panne, aucun moyen R NAV n'est disponible) des marges doivent être prises.

Actions correctives :
Infos pilote
Actions préventives :
Idem