Nous sommes de retour d’une navigation à l’aérodrome LFYY avec mon instructeur. Je suis lâché pour effectuer des tours de piste en solo supervisé.

J’effectuais donc des tours de pistes solo supervisés par mon instructeur qui possédait une radio.
Après un 2ème touché, j'effectue une prise de vitesse pour atteindre 60kts, dans le but d'effectuer une ressource. N’ayant toujours pas cabré pour décoller et sachant que la vitesse de rotation est de 50kt je me permet de cabrer plus que d’habitude. C’est alors que mon instructeur m’appelle sur la radio pour me demander de pousser sur le manche.
En effet une action à cabrer trop importante comportait un danger étant donner les volets configurés à 10 degré et une perte de vitesse élevée. Il y avait un risque de décrochage au dessus de la piste et donc une perte de contrôle de l’avion.
Je pousse donc sur le manche et reprend le vol normalement.

Je n’étais pas conscient du danger et des risques causés par cette action lors du décollage.
Après en avoir discuté avec mon instructeur j’ai pu prendre conscience de l’importance du respect des procédures, des enjeux de sécurité et des conditions d’utilisation de l’avion.

Il peut souvent sembler évident aux instructeurs et aux élèves que tout vol doit être effectué dans le respect des procédures normales (assiettes, puissances, domaine de vol, …).
Or parfois, l'expérience prouve qu'il est tentant pour certains pilotes de dépasser certaines limites, sans avoir conscience de leur potentiel impact, tant dans la sécurité du vol en question que pour celle des aéronefs environnants ; dans ce cas, utilisation de deux pistes parallèles pour le décollage qui représente déjà en soi une difficulté pour maintenir l'axe en montée par visibilité réduite dans cette phase, alors aggravé par une forte assiette à cabré (procédure club déjà en vigueur : majoration des vitesses de montée pour améliorer la visibilité en montée et favoriser le refroidissement moteur).
Certains pilotes pourraient avoir une attirance pour des sensations plus fortes que celles ressenties habituellement lors de la majorité des vols d’instructions, sensations pouvant être ressenties lors des vols de mise en garde, voir de voltige. Il convient alors de sensibiliser les membres à la possibilité de réaliser de tels vols, encadrés, pour éviter qu'ils ne le fassent sans supervision.
Pour rappel, un fort cabré réduit la vitesse de l'avion rapidement et génère du facteur de charge. Ainsi, les risques sont une augmentation de la vitesse de décrochage, associée à des effets moteur particulièrement présents à basse vitesse et puissance importante (souffle hélicoïdal, effets gyroscopiques) qui créent de la dissymétrie et peuvent mener à des pertes de contrôle avancées (décrochage en montée avec en principe l'aile gauche qui décroche en premier, voire vrille). A ces hauteurs, la récupération n'est possible que pour un pilote ayant des réflexes de sortie de positions inusuelles.
Aussi, la prise de vitesse au roulage n'est pas du tout souhaitable, car elle peut créer du shimmy (déjà rencontré sur cet avion) et endommager la roulette de nez.

Actions correctives : Débriefing avec le pilote par l’instructeur puis par le CPS et par le chef pilote : rappel des règles et bonnes pratiques lors de tout vol sans instructeur « solo » ou après l’obtention du PPL. Sensibilisation sur les positions inusuelles et leur potentielles conséquences de perte de contrôle.
Mise à pieds conservatoire de l’élève, le temps de traiter l’évènement et le REX par l’ensemble des instructeurs CPS et Responsable pédagogique inclus.


Actions préventives : Diffusion de l’évènement à nos membres et en diffusion nationale ;
Stricte applications des procédures de sécurités, et réglementaires à diffuser tout au long de la formation de nos élèves pilotes, et pour nos PPL, lors des vols annuels « club » et lors des vols de prorogation par expérience ou par compétence ;
Briefing à effectuer en rappel avant tout vol solo ;
Peut-être pouvons nous encourager à nos membres PPL, ressentant le besoin de sensations fortes, de faire qlqs vols de voltiges, mais avec un avion fait pour cela, et dans un cadre « agréé ».