Vol d’instruction, travail en secteur sud installations, altitudes entre 1200 et 2300’ sol (leçon préparatoire sur l’approche et les remises de gaz). Lors de l’exécution d’une approche interrompue simulée, je vois soudain un hélico du Samu passer de la gauche vers la droite, devant et un peu plus haut (estimation 200m latéral, 100’ vertical). J’informe l’élève que je ne l’avais pas vu, étant concentré sur la réalisation de l’exercice. Il me dit qu’il a eu le visuel environ 5 secondes avant, sans action de sa part. Ce n’est pas passé loin….
Cet événement concret m’a permis de revenir après le vol sur les menaces d'abordage et leur prévention. L’instruction est une situation réclamant une forte concentration de l’élève et de l’instructeur, avec une menace extérieure toujours présente (évolutions, difficultés à disperser l'attention...). Nous ne sommes pas surhumains. En équipage, quelque soit l’expérience de ses membres, deux paires d’yeux valent mieux qu’une. J’ai commencé depuis quelque temps à prendre l’habitude d’annoncer à haute voix les trafics que j’ai en visuel, et je vais demander aux élèves de faire de même. L’utilisation systématique de moyens d’alerte, même simples (ex. application sur smartphones), est par ailleurs à expérimenter (malgré leurs limites).
Classification de l'évènement
La déclaration concerne :
Sécurité des vols (SV)
Catégorie :
Facteurs Humains
Nature du vol :
VFR Jour
Conditions météo :
Plafond visi ok
Environnement :
Non Contrôlé (Classe F, G)
Phase de l'évènement :
En évolution
Type de vol :
Instruction double commande
Type d'évènement :
Autre type de problème
Type d’aéronef :
EVEKTOR Sport Star
Equipement :
Instrumentation "Full Glass Cockpit"
Evaluation du risque
Traitement de l'évènement
Les collisions en vol font partie des menaces les plus importantes du monde aéronautique. C'est vraisemblablement la raison pour laquelle les autorités de l'aviation civile ont érigé au rang de règle le principe "Voir et éviter" que l'on trouve dans les Règles de l'air (Annexe 2). Ceci implique une quasi permanence de la surveillance du ciel par le pilote. Il est admis que ce temps de surveillance doit correspondre à 70% de l'activité du pilote. Pour être efficace, cette surveillance requière beaucoup d'attention de sa part et fait appel à des routines spécifiques.
En séance d'instruction où l'attention de l'équipage se concentre sur les exercices de la leçon et leur réalisation en toute sécurité, l'activité de surveillance du ciel est de fait sensiblement réduite. La conscience de situation du commandant de bord en est d'autant altérée. C'est ce que montre le témoignage du pilote instructeur dans son REX. Les propositions de communication interne équipage qu'il suggère sont pertinentes.
Actions correctives : sans objet
Actions préventives : - Apprendre et demander aux élèves d'annoncer à haute voix les trafics qu'ils repèrent. - Sensibiliser les autres pilotes à la fragilité des vols d'instruction.