Avec pour intention de voler localement au coucher du soleil et atterrir de nuit, mes deux passagers et moi embarquons en fin de journée dans le F-HKxx.
Heure bloc : 21h29
Nuit aéronautique : 21h43.
La luminosité est donc faible, mais il ne fait pas encore nuit et nous voyons assez clairement. Tous nos feux sont allumés.
Nous remontons la piste 25 en vue du décollage et lors de notre passage, un groupe de goélands s'envole sur le dernier tiers de la piste, non loin du seuil 25. Je note que ces oiseaux sont présents mais pense qu'ils ont définitivement quitté la piste à notre passage.
Une fois alignés en 25, les oiseaux ne sont pas visibles et nous décollons.
La vitesse de rotation est atteinte, je commence à tirer sur le manche lorsqu'une dizaine de goélands prend son envol juste devant l'avion. L'un deux percute l'aile droite, le bruit est très audible dans l'habitacle et nous ressentons nettement le choc. Nous sommes à quelques mètres du sol.
Devant l'intensité de la collision et étant encore dans la première moitié de la piste, mon premier réflexe a été de réduire les gaz. Je les ai cependant remis une seconde plus tard, ne souhaitant pas tenter une manoeuvre inhabituelle et pensant au briefing « panne après la vitesse de rotation ». J'ai donc volé en palier pour prendre de la vitesse puis j'ai effectué une montée initiale classique tout en demandant à mes passagers de décrire les dégâts qu'ils constataient sur l'aile.
Seules des traces de sang étaient visibles depuis l'habitacle. Pas de déchirure ou de gonflement anormal de l'extrados.
J'ai donc informé un autre trafic du problème et effectué un tour de piste standard en vue d'un complet pour inspecter l'avion.
En remontant la piste suite à l'atterrissage, nous avons clairement vu un oiseau mort de belle taille, il s'agissait d'un goéland.
De retour au hangar, nous constatons que le bord d'attaque de l'aile droite est enfoncé, troué, que le bois à l'intérieur semble cassé avec une légère déchirure de la toile qui le recouvre.
J'ai informé le club et écrit un message sur le tableau listant l'état des avions.

J'ai été très surpris que les goélands soient revenus après notre premier passage. Je ne les ai vus qu'une fois la rotation amorcée, leur couleur se confondant avec la piste et le coucher du soleil les rendant difficilement visibles.
Sur d'autres terrains, j'ai récemment décollé ou atterri près d'oiseaux qui partaient en entendant le bruit du moteur. Cette fois, les goélands ont pris leur envol au dernier moment, rendant un freinage impossible.
Aussi courte soit elle, je pense que ma réaction de diminution de la puissance n'était pas adaptée et qu'il aurait fallu que je m'en tienne en premier lieu au briefing « panne après la vitesse de rotation », en effectuant un tour de piste adapté à la situation.

- La prise de décision est toujours délicate dans cette situation.
- La longueur de la piste (1200m) aurait peut-être permis de reposer l'appareil (réduction et plein volets) mais pas certain en fonction de la hauteur au moment du choc. De plus les volets électriques mettent près de 10 secondes à sortir.
- Le tour de piste adapté comme précisé dans les actions d'urgence semble la meilleure solution et à permis de rejoindre le sol en sécurité.

Actions correctives :
Réparation du bord d'attaque endommagé.

Actions préventives :
S'assurer que les oiseaux ne sont pas revenus après le passage de l'avion. C'est souvent le cas.