Vol en double commande au bénéfice d’un jeune pilote en cours d’appropriation d’un nouvel avion, le C172 (formation PPL effectuée sur TB10), et de l’environnement Guadeloupéen. La formation initale a été effectuée dans l’hexagone, dans le Sud-Ouest.
Précédemment, le pilote a été lâché sur la longue piste de Pointe-à-Pitre pour un tour de piste en solo supervisé.
L’objectif du jour était le lâcher sur piste courte, à la Desirade (LDA 576m).
Après 3 atterrissages complets sans difficultés ni intervention, avec instructeur, le pilote part en solo.
La consigne préalable est de se limiter à 3 tentatives. En cas d’échec à la troisième, retour en solo à Pointe-à-Pitre (LDA 2857m).
Après 3 remises de gaz ( approches considérées non stabilisées , dont une suite à un rebond), le pilote se déroute comme prévu a TFFR.
Sur ce terrain le vent est plus fort (rafales à 20kts), et l’approche est plus turbulente.
Le pilote déjà affecté par son échec rencontre de nouveau des difficultés pour se poser.
Après 2 tentatives menant à une remise de gaz, un pilote et un autre instructeur du club demandent au contrôle l’autorisation de parler au pilote via une VHF portable. L’autorisation est accordée.
L’instructeur guide, et visiblement rassure le pilote à la fréquence, qui parvient à se poser sans encombres.
L’analyse du train et de la cloison pare-feu par la maintenance montre qu’il n’y a pas eu d’atterrissage dur.

Commentaire de l’instructeur :
J’identifie 2 facteurs contributifs à l’événement.
- Le pilote avait emmené 2 amis à la Desirade, que nous avons déposé au sol pour une trentaine de minutes, avant de commencer la séance de tours de piste. J’identifie une pression supplémentaire.
- Vu que le pilote est breveté, et que je l’avais déjà lâché en tour de piste sur la piste de Pointe-à-Pitre, je n’ai pas jugé utile d’emmener une VHF.
Vu la dimension FH de l’événement (essentiellement confiance en soi, et en la confiance dans la justesse des paramètres et des actions lors de l’approche), je présume que quelques mots dans le circuit non contrôle de la Desirade auraient contribué au succès de l’atterrissage. C’est ce qui s’est passé à Pointe-à-Pitre, avec un autre instructeur.
Je retiens donc que l’emport d’une VHF portable sera maintenant systématique. Le pilote était jeune breveté, avec seulement 50 à 60 heures de vol. C’est le début du mûrissement, et cela peut, selon les profils, nécessiter plus d’accompagnement.
Je pense également limiter l’emport de passager sur ce type de vols de lâcher, pour moins perturber le pilote.
A noter que le salut de la pilote a reposé sur des remises de gaz exécutées impeccablement à chaque fois (5 au total).

Il est important de bien prendre en compte l'impact que peut avoir l'emport de passager sur le pilote formé.
D'autre part, il était positif de fixer une limite au nombre de tentatives d'un exercice en solo avant de s'imposer une solution alternative.
Bien faire le point préalablement sur le matériel à emporter pour la séance (objectif solo -> radio portative)

Actions correctives : Radio portative achetée. Vols programmés avec instructeur pour remise en confiance progressive.

Actions préventives : Maintien du briefing et de la limite des 3 tentatives avant déroutement (aussi valable au club sur d'autres terrains particuliers pour tout pilote).