En tour de piste, entre la fin de vent arrière et la finale, toutes les cases indiquant les paramètres et celle des alarmes de l'EMU se sont surlignées en rouge. Un atterrissage complet a donc été effectué avec le retour parking et l'arrêt moteur associés. Les paramètres sont toujours restés nominaux.
Le fait d'être en fonction de FI m'a permis d'être plus apte à prendre en compte cet affichage, ressemblant fortement à une alarme et troublant car non identifiable. Un élève seul à bord aurait pu être déstabilisé par cet affichage.
Classification de l'évènement
La déclaration concerne :
Sécurité des vols (SV)
Catégorie :
Matériel
Nature du vol :
VFR Jour
Conditions météo :
CAVOK
Environnement :
Contrôlé (Classe A, B, C, D, E)
Phase de l'évènement :
En tour de piste
Type de vol :
Instruction double commande
Type d'évènement :
Instruments: Problèmes
Type d’aéronef :
DR 400/100
Equipement :
Instrumentation mixte (aiguille + GPS par exemple)
Evaluation du risque
Traitement de l'évènement
< 1. Informations complémentaires > > L’Engine Management Unit (ou calculateur de gestion moteur) est en charge de l’affichage des paramètres du moteur Rotax sur un unique écran. > Les valeurs numériques s’affichent selon un code couleur. Le rouge est normalement réservé à une valeur hors limite (associée à un message WARNING). > Au moment de l’événement, l’avion est encore dans la période d’observation fixée par le club de 3 mois après son entrée en flotte, pendant laquelle un instructeur doit être à bord.
< 2. Gestion en vol de l’anomalie > > L’image saturée de rouge de l’EMU est spectaculaire. Elle est de nature à entraîner chez le pilote ce que les anglophones appellent le « startle effect » : une réaction réflexe sous l’effet de la surprise menant à une décision précipitée. Par exemple : la coupure du moteur alors qu’il fonctionne tout à fait bien… > Face à ce danger de sur-réaction, les anglais disent « sit on your hands ! ». C’est-à-dire : il faut prendre quelques secondes avant d’agir. Le temps d’une respiration lente et profonde suffit. > Puis il s’agit de revenir à l’ordre immuable des priorités en vol : 1. faire voler l’avion - l’assiette et la puissance sont elles cohérentes ? - la situation est-elle stable ? - en l’occurrence, le moteur tourne--t-il normalement ? 2. diriger l’avion - le capot m’entraine-t-il dans la bonne direction ? - dois-je modifier ma trajectoire du fait de la nouvelle situation ? 3. puis faire le reste… - ai-je un message radio particulier à passer ? - y’a t-il une check-list anormale qui peut m’aider ? > Ainsi : - le pilote a parfaitement analysé que les paramètres moteurs étaient normaux malgré l’affichage rouge ; - il a judicieusement choisi d’adapter sa trajectoire en écourtant la séance, ce qui est conforme à la procédure du Manuel de Vol « Panne de l’afficheur EMU » (*) ; - il était possible d’envisager un message Pan Pan.
< 3. Action de maintenance > > La maintenance après le vol n’a pas permis de reproduire l’anomalie. > Nogaro Aviation (**) a indiqué ne pas avoir eu connaissance d’un autre cas équivalent. Ils ont contacté le fournisseur de l’écran et ont décidé de changer l’EMU lors de la prochaine visite 1000 h. > Dans cet intervalle, l’anomalie ne s’est pas reproduite. > D’autres anomalies d’affichage moins significatives ont été constatées : - limitées à un seul champ d’affichage à la fois ; - sans couleur rouge.
(*) Section 3.A.4 : « Si une panne de l’afficheur EMU intervient après mise en route moteur, le fonctionnement moteur n’est pas affecté, mais il faut rejoindre l’aérodrome le plus proche pour écourter le vol. » (**) Détenteur du STC DR400 Rotax
Actions correctives : - intervention de maintenance avec test de l’EMU et point fixe ; - suivi des anomalies d’affichage jusqu’au changement d’EMU ; - changement de l’EMU lors de la visite 1000 h (janvier 24).
Actions préventives : - publication du REX aux membres ; - publication nationale.