Grosse turbulence, coup sur la tête et perte des lunettes
Ref : 3DBNW5BGDUF
Dates
Date de déclaration : 08/04/2024
Dernière modification : 08/04/2024
Date de clôture :
08/04/2024
Descriptif de l'évènement
Je décolle de mon aerodrome d'attache sans soucis. Je passe avec la TMA du Bourget pour un vol à 2000 ft qui m’est accordé en direction de l’est. À l’approche de la TMA de Beauvais, je quitte Le Bourget et, en attendant la clairance de Beauvais, j’entame un 360° en surveillant mon altimètre. À ce moment, une énorme turbulence me projette en l’air, ma tête cogne violemment la verrière, je perds mon casque et mes lunettes. Je suis presbyte donc pas de soucis pour voir de loin et je ne me rends pas immédiatement compte que je n’ai plus mes lunettes. Je jette un oeil sur mon altimètre et je vois 5 sur l’aiguille des centaines ; le choc violent ne m’a pas permis de me rendre compte que j’avais perdu de l’altitude, du coup je pense être monté et être à 2500 pieds donc en limite max avec la TMA Paris. Je décide de descendre de 500 pieds pour retrouver mon niveau souhaité. C’est en regardant mon log de navigation que je me rends compte que je n’ai plus mes lunettes. Impossible de les retrouver. Je décide d’annuler ma navigation initiale et de rentrer sur mon AD d’origine que je connais bien. Tout cela s'est passé dans un temps très court que j'évaluerais aux environs d'une minute. Je fais un check de l'avion, tout semble OK à l'intérieur comme extérieurement. Je reprends contact avec Le Bourget en expliquant ma situation. Le contrôleur me demande ma position ; je lui annonce Sud Beauvais 1900 pieds. Lui me dit qu’il me voit à 900 pieds ! Je reprends de l’altitude ; le contrôleur m’aide dans ma navigation en me proposant de prendre un cap ouest afin d’éviter la zone de Persan et de le rappeler quand j’aurais retrouvé mes lunettes. Elles sont introuvables mais j’ai bien sûr une paire de rechange. Le souci est qu’elles sont dans mon sac qui a lui aussi été projeté et s’est retrouvé tête en bas. Je parviens malgré tout à les trouver et je continue mon vol retour. Pour diminuer ma charge mentale, je décide de rester à 2000 ft et de contourner la CTR de Pontoise car je préfère rester avec un contrôleur connaissant ma situation plutôt que de devoir la réexpliquer de nouveau. Tout se passe bien et je me pose sans problème sur mon AD de départ.
Plusieurs choses ressortent de cette expérience : Tout d’abord bien sûr, mon erreur d’appréciation qui m’a fait perdre 500 pieds supplémentaires à une situation qui m’en avait déjà fait perdre 500. Il est évident que la violence du choc m’a désorientée et que l’absence des lunettes a diminué ma capacité à lire correctement mon altimètre. À cela s’ajoute la forte contrainte de la TMA et de ses limites à 2500 pieds qui m’ont probablement fait réagir trop précipitamment.
Ensuite, le règlement prévoit l’emport de lunettes de rechanges lorsque le pilote en a besoin pour voler. Encore faut-il qu’elles soient accessibles quand on en a besoin. Ça a failli ne pas être mon cas suite à la force de cette turbulence qui a renversé mon sac. J’envisage personnellement d’ajouter un cordon à mes lunettes afin d ‘éviter de les perdre en pareilles circonstances.
Au final, il y a une certaine satisfaction à avoir terminé mon vol correctement après une phase très délicate, en ayant diminué ma charge mentale et en m’étant concentré sur les éléments essentiels au vol.
Classification de l'évènement
La déclaration concerne :
Sécurité des vols (SV)
Catégorie :
Environnement
Nature du vol :
VFR Jour
Conditions météo :
CAVOK Vent 220 19 kt
Environnement :
Contrôlé (Classe A, B, C, D, E)
Phase de l'évènement :
En route
Type de vol :
Navigation
Type d'évènement :
Turbulence en vol
Type d’aéronef :
DR 400/140
Equipement :
Instrumentation classique (aiguille)
Evaluation du risque
Traitement de l'évènement
La première chose à se rappeler, c'est de piloter l'avion. Ensuite, en atmosphère turbulente, il est conseillé de serrer correctement sa ceinture, et, comme le préconise le pilote, un cordon d'attache pour les lunettes est très certainement conseillé. D'autre part, ils est fortement conseillé d'attacher les objets se trouvant dans l'avion, notamment ceux posés sur les places arrières (sac de vol, etc...). Fort heureusement le sac de vol n'était pas posé sur la place passager avant. En effet, il aurait pu bloquer ou gêner les commandes en tombant. La réaction consistant à annuler la suite du vol est une décision sage même si elle n'est pas obligatoire, elle a permis au pilote de revenir à un niveau de stress et à une charge mentale plus faibles.