Le 29 décembre dernier, nous avons été confrontés à Tarbes à un phénomène surprenant et à mon sens pas vu par les prévis (ou très tard). Alors que nous étions en vol à l’ouest de Tarbes, CAVOK sur l’ATIS et TAF plutôt très optimiste jusqu’à 16 h TU, une couche de nuages très basse a envahi le terrain très rapidement par le nord. J’ai pu passer sans trop de soucis avec mes élèves en faisant la finale au-dessus des nuages (la couche arrivait à la balise ADF TL). En finale la visi oblique était très faible (moins de deux NM) car l’atmosphère était en plus polluée par les fumées d’écobuage associées au soleil bas sur l’horizon. Nous avons vu la piste tard et atterri sans problème. Par contre plusieurs autres avions/ULM se sont posés plus « limite ». Enfin l’hélico de la gendarmerie s’est dérouté sur Ossun avec des conditions marginales.
Nous avons donc tous été surpris par ce phénomène rapide, non prévu sur les messages et dont apparemment le prévi n’a perçu la présence que tard. J’ai suivi la progression de la couche sur SAT24 pendant le vol et on la voyait bien se déplacer.
Classification de l'évènement
La déclaration concerne :
Sécurité des vols (SV)
Catégorie :
Environnement
Nature du vol :
VFR Jour
Conditions météo :
Environnement :
Non défini
Phase de l'évènement :
En approche finale
Type de vol :
Non Défini
Type d'évènement :
Météo: Problème
Type d’aéronef :
Autre
Equipement :
Non défini
Evaluation du risque
Traitement de l'évènement
Actions correctives : - Message pour prévenir de ce phénomène à tous les membres du club. - Envoi pour publication nationale - Envoi à Météo France
Actions préventives :
Un rapport d’expertise de l’ANSES (Agence Nationale de sécurité de l’environnement) basé sur une étude de l’INERIS (Institut National de l’environnement industriel et des risques) de 2011 et qui s’intéresse à la pollution générée par les feux de végétation à l’air libre met en avant les points suivants : - les brûlages agricoles (dont l’écobuage) sont susceptibles de conduire significativement à la dégradation de la qualité de l’air au niveau local voire même à grande distance (effet de brise). Les fumées émises peuvent en outre gêner la visibilité, suite à la dispersion dans l’air ambiant de la suie et des particules en suspension. - certaines conditions ambiantes telles qu’une forte humidité contribuent aux processus atmosphériques à travers une augmentation de la taille des particules, aggravant ainsi la baisse de visibilité. - les panaches de feux de biomasse agricole, de par leur plus faible température, se dispersent à altitude plus basse et sont plus étendus à proximité du sol, pouvant dans certains cas entraîner la formation d’un brouillard de pollution (« brouillard marron ») - la pollution de l’air occasionnée par le brûlage agricole est d’autant plus importante, localement, quand l’épaisseur de la couche de mélange de l’air est faible, en particulier à la saison froide, pendant la nuit, à l’aube, le matin tôt et dès le crépuscule, lorsque la convection thermique est limitée ou nulle. Ces conditions correspondent à des moments où l’air froid, plus dense et donc plus lourd, reste près du sol. La pollution est aggravée en présence d’une inversion thermique, phénomène météorologique survenant par temps calme et ciel clair, qui bloque les polluants à proximité du sol.