Vol d'instruction hydravion sur PA18 au profit d'un stagiaire pilote en qualification SEP Mer.
Après une reconnaissance de la zone hydro de Biscarrosse, nous effectuons un touch&go puis un arrêt complet sur l'eau. Après ces exercices il est décidé de faire le slipway de Latécoère.
Après l'amerrissage, à l'ouverture de la porte, une odeur inhabituelle est détectée et nous décidons de nous arrêter sur l'herbe de Latécoère, de couper le moteur et de regarder.
Nous constatons alors de l'huile sur les capots et dans le compartiment moteur.
Les responsables de l'ATO sont prévenus et le mécanicien passe vérifier l'avion.

Nous avons bien fait de nous arrêter dès que le problème constaté car le moteur a en réalité un problème important.

Explication technique de l'évènement (supports visuels en pièces jointes, schémas 1 et 2) :
Une soupape du moteur s'est bloquée suite à un grippage, bloquant les cinématiques associées du culbuteur (pièce orange schéma n°1) et de la tige de culbuteur (pièce verte schéma n°1). La tige de culbuteur s'est déformée, venant détériorer son guide et provoquant ainsi une fuite d'huile (schéma n°2).

Très bonne réaction de l'instructeur CdB :
Dès la détection d'une anomalie (odeur inhabituelle), il interrompt le vol et procède à une levée de doute par inspection visuelle. Cette vérification est facilitée par la position de l'avion au moment de l'identification de l'anomalie : alors sur le point de sortir par le slipway, l'immobilisation de l'avion sur l'esplanade Latécoère est tout indiquée.
Après confirmation de l'anomalie (projections d'huile), l'instructeur applique la bonne pratique qui consiste à contacter les référents du Club pour connaitre la conduite à tenir. La poursuite du vol aurait pu avoir des conséquences indésirables (perte totale de l'huile moteur, perte de puissance, etc.)

Origine de la casse moteur :
Il est difficile d'identifier la cause réelle du grippage de la soupape (défaillance matérielle, corrosion, défaut de lubrification, etc.).
Néanmoins, il est très régulièrement constaté des mises en puissance importantes réalisées immédiatement après les mises en route sur nos PA18. La plupart du temps pour mettre l'avion en mouvement avec des roulettes qui ne sont pas dans l'axe. Cette façon de procéder, avec un moteur et donc une huile froide, a forcément des conséquences néfastes sur la bonne lubrification des pièces du moteur. Avec les répétitions successives, cela peut engendrer des détériorations prématurées.

Pilotes :
- en cas de doute prenez des précautions, interrompez le vol et levez ce doute, comme l'a fait ici l'équipage,
- respectez les temps de chauffe moteur après mise en route avant d'appliquer un régime élevé,
- si l'occupation du parking le permet, manipulez les hydros à la main pour mettre les roulettes dans l'axe du départ avant la mise en route.

Actions correctives : réparation du moteur.

Actions préventives :
- Publication du REX
- Rappel aux pilotes du respect de temps de chauffe moteur avant mise en puissance.