Lors d'un atterrissage en vol de nuit, la roulette de nez s'est mise en vibration: dès lors que la roulette de nez a été en contact avec le sol en vue d'une remise de gaz (donc pas d'action sur les freins), cette dernière s'est mise à vibrer.
Cela m'est arrivé une fois dans un précédent aéroclub avec un instructeur à bord et les deux fois où j'ai rencontré ce phénomène le comportement de l'avion est identique : sensation dans les pieds que la roulette de nez balance/vibre sans avoir d'incidence sur la trajectoire (palonniers et direction fonctionnels, la roulette de nez n'est pas bloquée).
Mes deux réflexes ont été à chaque fois de freiner et systématiquement les vibrations augmentent proportionnellement au freinage appliqué jusqu'à ce que l'appareil soit arrêté.
Un fois l'avion stoppé, le roulage n'est plus du tout soumis à vibration.
Je qualifierai cette vibration comme une sensation de "résonance" du train avant.

En consultant le net sur ce phénomène appelé "shimmy" après la première fois que cela m'était arrivé, j'avais vu que la recommandation était de tirer le manche pour soulager le train avant qui normalement arrête le phénomène.
J'ai d'ailleurs tiré sur le manche comme préconisé : mais cela n'a pas eu d'effet.

En revanche pour réfléchir à cette recommandation je vois des éléments assez importants à prendre en compte :
- Le pilote doit bien surveiller sa vitesse et l'attitude de son avion : il ne faudrait pas redécoller en tirant sur le manche et se retrouver dans une situation difficile où, avec encore assez d’énergie les roues quitteront le sol, avant de très vite décrocher.
Or, lorsque les vibrations arrivent, il n'est pas facile d'avoir une idée précise de sa vitesse : faible précision de l’instrumentation, haute charge de travail (gestion de la trajectoire, analyse des vibrations, possible trafic derrière... radio à faire sans délai)
- En décollant la roulette de nez à faible vitesse, il existe aussi un risque de bloquer la roulette de nez sur le DR400 : faible vitesse, donc peu de force à l'impact du sol qui empêcherait de débloquer la roulette de nez qui venait de se bloquer suite à la mise en l'air du train avant

C'est d'ailleurs peut-être pour cela que ça n'a pas fonctionné chez moi : ayant ces éléments en tête je n'ai peut-être pas assez tiré sur le manche, donc pas d'effet.
Mais cette manipulation m'apparait plus hasardeuse à cause des spécificités du train DR400 que de stopper l'avion et repartir sereinement ensuite.

Description du phénomène (Shimmy): Pendant le roulage à l'atterrissage, l'avion se met à vibrer subitement et très fortement et son maintien sur l'axe de piste devient difficile.
Ce phénomène est lié à une oscillation de grande amplitude et très rapide de la roulette de nez autour de son pivot "vertical". Il apparaît au-dessus d’une certaine vitesse de roulage (lors d'un atterrissage a vitesse élevée par exemple).
L'amplitude et la rapidité de l'oscillation peuvent s'intensifier et provoquer des vibrations de la cellule par résonance.
A noter que les mêmes pilotes utilisent deux autres DR400 au club et se phénomène n'est jamais apparue sur les autres appareils.

Actions correctives :
Au pilotage lors de l’apparition du phénomène:
1) Si la vitesse au roulage est encore suffisante, mettre du manche "secteur arrière" pour relever la roulette de nez et faire en sorte que l'avion roule uniquement sur le train principal : l'oscillation s'arrête instantanément ;
2) Si la vitesse au roulage est trop faible, mettre du manche "secteur avant" pour "plaquer au sol" la roulette de nez et faire en sorte que l'adhérence soit plus nette : l'amplitude et la rapidité de l'oscillation diminuent progressivement.
Maintenance: Selon l'intensité des vibrations apparues, une inspection mécanique peut s'imposer avant un nouveau décollage
Actions préventives :
Un serrage de la rondelle "Belleville" du train avant devrait empêcher le phénomène.
Information des membres pour faire connaitre ce phénomène et des actions à apporter en cas de shimmy et vérifier s'il ne serait pas apparut à d'autres vols depuis la remise en vol du DR400 concerné.