Gamme Aérogest : logiciel de gestion pour l'aviation
Décision de partir en vol sans maitrise du carburant nécessaire.
Ref : DU4E47LZZI

Dates

Date de déclaration : 25/11/2017
Dernière modification : 26/11/2017
Date de clôture : 26/11/2017

Descriptif de l'évènement

Carburant estimé épuisé au retour de La Rochelle.
Connaissance imparfaite du carburant restant.
Nous devions décoller vers 15h30 à destination de La Rochelle pour arriver avant 16h30 aux ateliers qui fermaient à 17h00.
Prévol faite, le carnet de route indiquait que l'avion avait volé 2h30 environ depuis le dernier plein, il restait donc environ 1h30 de carburant. Néanmoins, nous avons décidé logiquement de faire le plein avant le vol.
Je passe sur le fait que nous avons été interrompus par une bande d'ulmistes anglais en infraction sur le terrain, car ils étaient en pendulaires, qui cherchaient également à faire le plein. Et nous avons ainsi perdu un peu de temps en essayant de les dépanner.
Entretemps, un camion-citerne est arrivé et commençait à remplir les cuves.
Nous avons démarré et sommes allés à la pompe. L'un des chauffeurs de la citerne nous a dit qu'il leur fallait trois quarts d'heure pour remplir les cuves. Ils ont consenti néanmoins à interrompre leur opération pour nous permettre de faire le plein,
C’est là que les ennuis ont commencé car leur distributeur, après plusieurs essais, a refusé systématiquement notre carte et a affiché le même message d’erreur ; le chauffeur a essayé sans plus de succès.
Nous commencions à prendre du retard sur l'horaire prévu….
Pressés par le temps, la décision a été prise de partir quand même et de faire le plein à La Rochelle sans autres vérifications - 2eme erreur- car arrivés à La Rochelle, nous nous sommes aperçus que la pompe à carburant était une BP et non une TOTAL.
Nous sommes allés récupérer l'avion.
La jauge du indiquait un peu plus d'un quart de réservoir.
J'ai alors pris la mauvaise décision de faire le trajet retour avec ce qui restait comme carburant…une jauge manuelle m'aurait bien aidé à ce moment-là !
J'ai donc décollé de La Rochelle. Je n'ai pas quitté de l'œil la jauge pendant tout le trajet ! J'ai poussé un grand OUF ! quand mes roues ont touché le sol de la 28 à Royan !
Direction la pompe, elle était toujours en panne !
A noter, la jauge indiquait encore 1/4 à l'atterrissage.
Le lendemain, j'ai reçu un coup de fil du chef pilote qui à la vue du temps de vol sans plein me demande mon retour.
A l'avenir, je me conformerai strictement à la réglementation et au règlement interne du club sur la réserve de carburant avant d'entreprendre tout vol !
NB - J'ai lu dans Info Pilote il y a quelques mois que l'aéroclub du Béarn s'était fabriqué une jauge manuelle "maison" pour DR400.
J'ai donc écrit au président qui m'a gentiment transmis ses plans et indiqué la marche à suivre pour la fabriquer et l'étalonner - je joins la doc qu'il m'a transmise à tout hasard.

Classification de l'évènement

La déclaration concerne : Sécurité des vols (SV)
Catégorie : Autre
Nature du vol : VFR Jour
Conditions météo :
Environnement : Non Contrôlé (Classe F, G)
Phase de l'évènement : En évolution
Type de vol : Convoyage
Type d'évènement : Autre type de problème
Type d’aéronef : DR 400/120
Equipement : Instrumentation classique (aiguille)

Evaluation du risque

Traitement de l'évènement


Analyse en commission :
Sur l’évènement, le carnet de route de ce DR400-120 ne comportait pas d’erreur et le pilote devait se baser sur le temps de vol effectué depuis le dernier plein, (3h15) pour décider de ne pas revenir de la Rochelle, dont le temps retour était de 45 minutes. Ceci en dépit de l’indication de la jauge au tableau de bord optimiste, mais, pas assez précise pour être prise en compte même si après cet incident il a pu être déterminé que la quantité réelle restant à destination était supérieure aux 30 minutes de réserve règlementaire au toucher des roues à destination.
Sur cet évènement le REX met bien en avant les facteurs humains qui ont contribué à prendre de mauvaises décisions :
- La pression temporelle et - l'objectif destination. Savoir les détecter permet de se dire " Stop ! "
Une jauge manuelle n'empêchera jamais un pilote de décider un vol malgré un carburant " limite " par rapport aux quantités règlementaire.
Un flash sur le calcul et la gestion du carburant est en cours de préparation vers les pilotes.
Nous remercions le pilote pour son REX détaillé et son investissement dans l’analyse.




Actions correctives :
Débriefing avec le pilote.
Actions préventives :
1°) Renforcer les connaissances des pilotes sur le carburant règlementaire, le calcul et la gestion carburant.
2°) La mise en place de jauge manuelle conçue par l'aéroclub du Béarn, (prix de la sécurité 2015 par la FFA) est présentée en commission. La commission a pris note de la possibilité de cette jauge manuelle qui permet un emport précis de carburant ainsi que de lever des doutes suite à des erreurs de pleins, ou des erreurs au carnet de route.
Elle décide pour l'instant de renforcer la méthode de calcul carburant en se réservant la possibilité de la mettre en place plus tard.
Un flash sur le calcul et la gestion du carburant est en cours de préparation vers les pilotes.

Documents associés