Navigation entre LFEF et LFEG. Au cours du vol, dégradation de la visibilité. Arrivé à mon dernier point de report avant la traversée de la Brenne et afin d'éviter de pénétrer la zone P43, je choisis de continuer mon vol en tenant à gauche de mon trait de navigation. Le plafond est à environ 2000ft, je choisis donc une altitude de vol à 1500ft QNH. Par ailleurs, le SIV de Poitiers est inactif au moment de mon vol et je ne peux donc pas disposer de l'information de vol.
Concentré sur ma navigation et préoccupé par la dégradation météo, je ne me suis pas aperçu qu'à mon altitude de vol, ma trajectoire me faisait pénétrer dans la CTR de LFLX que j'ai traversée sans demander la clairance préalable au contrôle.

Habitué à faire cette navigation que j'effectue généralement au dessus de 2500ft QNH et en contact avec le SIV de Poitiers, je n'ai pas besoin de contacter le contrôle de Châteauroux et donc, ce jour là préoccupé à éviter la P43, je n'ai pas eu le réflexe de contacter le contrôle de Châteauroux.
2 semaines après cet évènement, j'ai reçu de la DSAC Ouest un PV d'infraction.

La route prévue (directe) passe entre une zone P (sol/4500’) et une CTR (sol/2500’), avec un écart de 8 NM entre les deux et un écart de 1NM avec la CTR.
Le pilote, habitué à voler à des altitudes supérieures à 2500’ avec assistance du SIV, a été amené à utiliser une altitude plus basse compte tenu du plafond, de plus sans assistance du fait de l’absence de contact avec le SIV.
Focalisé sur l’évitement de la zone P, un écart à gauche de la route lui a fait pénétrer la CTR et déclencher une infraction.

L’analyse de la météo du jour (Temsi, Metar/Taf) et des Notams aurait du conduire à l’identification des menaces associées à ce vol (préparation) :
- risque de plafond bas sur tout ou partie de la route
- risque d’intrusion dans la CTR compte tenu de la proximité de la route et du plafond
- risque de ne pas pouvoir contacter le SIV soit par fermeture du service (cf. Notam ?), soit en lien avec une altitude basse (cf. portée optique, mauvaise communication).
Après identification des menaces, les actions pour les contrer auraient du être mises en place, par exemple :
- mise en place d’un cheminement précis entre les deux zones ou route indirecte moins proche de la CTR
- contact de précaution avec la Tour
- utilisation d’un GPS portable en assistance (avec conscience des limitations associées)
Par ailleurs, si le pilote pense qu’il a pu entrer dans un espace contrôlé ou réglementé, un contact immédiat (ou appel téléphonique en fin de vol) aurait été utile afin de clarifier la situation et éviter des suites.

Il semble également important de mentionner que chaque pilote doit bien connaitre sa propre "zone de confort" (visibilité, plafond, vent, destination..). Un vol en dehors de cette zone implique un travail de préparation et d'anticipation, voire un besoin d'accompagnement. C'est ainsi que l'expérience s'accumule sans prise de risque.

Actions correctives :
- Un Cresag a été établi après entretien avec le CPS, et la réponse au Procès-Verbal d’Infraction transmise.

Actions préventives :
- Info pédagogique aux membres après clôture du dossier par la DGAC.