Après toutes les vérifications de rigueur, je pars seul pour un vol local, prévoyant deux 360° en palier, retour avec intégration sur l'aérodrome non contrôlé et deux ou trois tours de piste.
Lors de ma première finale 03 main droite, du fait du vent je majore ma vitesse à 120 km/h. Axe, plan et vitesse ok. En toute fin de finale, après passage des arbres, je réduis tout pour baisser ma vitesse à 100 km/h et effectuer un touché en 03 dure.
Je ressens nettement des turbulences dues au cisaillement de vent secteur est. J'envisage de remettre les gaz mais le vent se calme et je poursuis l'atterrissage.
Au moment du touché, une rafale me surprend. Du fait de ma très faible vitesse, les gouvernes manquent d'efficacité. L'avion s'incline fortement sur la gauche et le nez s'oriente franchement (j'estime à 30°) vers la piste en herbe.
Sans hésiter, je remets les gaz à fond, le pied à droite et surtout le manche à fond à droite. Le moteur répond instantanément. Je remets les ailes à plat et je reprends de l'altitude.
Je me replace dans l'axe de piste pour la montée initiale du tour de piste.
Un instructeur qui a assisté à l'évènement me recommande par radio de prendre la piste en herbe, ce que je collationne. J'effectue un atterrissage complet qui se déroule de manière nominale.
De retour au parking, l'instructeur qui pense que l'aile a touché, vérifie et ne constate pas de dégâts. Je lui confirme que je n’ai rien senti de particulier. Je nettoie l'avion et ne constate rien non plus.
Quelques visites prévol plus tard, une griffure est constatée au niveau du saumon et une autre sous l'aileron qui était braqué à fond pour redresser l'avion (pas de dégâts structurels qui engendreraient une immobilisation ou des frais de réparation).

Il m'a toujours été enseigné qu'une remise de gaz n'est pas un échec. Sentant les turbulences, j’étais donc totalement prêt à la manœuvre. L’accalmie en très courte finale m’a incité à poursuivre. Je n’avais aucune contrainte de temps, de carburant ou d’objectif et j’aurais tout à fait pu remettre les gaz la première fois que je l’ai envisagé.
J’ai l’habitude de voler sur les deux WT9 du club et je ne m’étais jamais fait surprendre de la sorte au plus mauvais moment.

Sur cet aérodrome, la piste revêtue est entourée d'arbres. Par fort vent, notamment par vent d'Est (travers), la présence de ces arbres crée des turbulences d'obstacles.
Les phases de vol à proximité du sol (décollage et atterrissage) peuvent s'avérer particulièrement délicates et turbulentes, et ce, malgré un vent d'altitude laminaire.
Sur une déstabilisation en phase d’atterrissage une remise des gaz bien maîtrisée permet de retrouver très rapidement un parfait contrôle de la trajectoire.
La vitesse en courte finale semble un peu faible au regard des préconisation du manuel de vol et en présence de vent un KVe devrait être appliqué justement pour contrer un gradient de vent pouvant être important du a la présence d'obstacle.
Ici, le bon réflexe du pilote a été de remettre les gaz et de suivre le conseil de l'instructeur présent au sol quant a l'utilisation de la piste en herbe La piste en herbe étant plus éloignée des arbres, le risque de cisaillement et de turbulences induites par l'environnement est donc diminué.

Merci pour ce retour d'expérience qui participe a une meilleur conscience collective de ce type de situation et de phénomènes

Actions correctives : Débriefing avec le pilote + vérification des marques de frottement.

Actions préventives : Rappel de l'environnement particulier de l'aérodrome et des recommandations associées.
Procédures et savoir faire " Remise de gaz" est systématiquement revues lors du vol pédagogique annuel obligatoire