Gamme Aérogest : logiciel de gestion pour l'aviation
Perte des références visuelles
Ref : CG870ID99A

Dates

Date de déclaration : 05/11/2018
Dernière modification : 10/11/2018
Date de clôture : 10/11/2018

Descriptif de l'évènement

En vol local, lors du transit côtier à l'altitude de 1000 ft entre Le Conquet et l'Ile Vierge, j’aperçois une zone nuageuse laiteuse que j'estime encore suffisamment éloignée.
Le temps d'identifier la manœuvre de contournement la plus adaptée (une quinzaine de sec max), j'ai perdu les références visuelles extérieures et trouvé un air non turbulent et très blanc mais sans aucune trouée dans les 3 dimensions.
Compte tenu de mon altitude et de la présence de la côte à ma droite, je pars en virage à 10° d'inclinaison (limite max que je me fixe alors) vers la gauche et à altitude constante. Au cours du virage, je contacte Iroise Info pour signaler la manœuvre en cours et les conditions dégradées sur le secteur de Lannildut. L'info de vol accuse réception.
En fin de demi-tour, j'ai stabilisé au cap Sud. Au bout de quelques secondes j'ai décidé de monter en ligne droite car je savais que je retrouverai plus rapidement les conditions VMC.
En affichant la pleine puissance et le plein petit pas, j'ai perçu nettement l'effet à cabrer que j'ai du contrer rapidement au manche vu la diminution rapide de VI que j'ai stabilisée entre 80 et 90 kt.
J'ai retrouvé les conditions VMC en passant 1700 ft et simultanément la vue du sol et ai signalé ma situation hors des nuages à Iroise info.
Pour me laisser le temps de récupérer et permettre un retour selon un cheminement bien connu, j'ai poursuivi en palier à 2000 ft jusqu'au Conquet.
La présentation et l'atterrissage se sont déroulés normalement.
Mon entrainement au VSV, renouvelé récemment à l'initiative de mon instructeur, a été primordial dans la gestion de cette phase de vol. J'ai su tout de suite mettre en place les bonnes actions et me limiter aux petits angles.
Mon passager a estimé que la durée de la phase dans les nuages avait été courte, 1min 30s environ. Personnellement, j'ai trouvé le temps plus long même si je n'ai a aucun moment douté que ma manœuvre allait me ramener dans les superbes conditions du jour !
Je retiens que la détection d'une masse nuageuse laiteuse et peu contrastée peut être tardive. J'aurai à l'avenir une vigilance accrue sur ce type de phénomène surtout en transit côtier.

Classification de l'évènement

La déclaration concerne : Sécurité des vols (SV)
Catégorie : Environnement
Nature du vol : VFR Jour
Conditions météo : CAVOK 040/6
Environnement : Non Contrôlé (Classe F, G)
Phase de l'évènement : En route
Type de vol : Local
Type d'évènement : Passage en IMC
Type d’aéronef : AQUILA-AT01
Equipement : Instrumentation classique (aiguille)

Evaluation du risque

Traitement de l'évènement


Le phénomène d’entrées maritimes est très courant sur la côte nord du Finistère.
Alors qu’il fait très beau sur le terrain de Brest, on peut rapidement en faisant route au nord, se retrouver confronté à une masse nuageuse sur la côte, justement là où l’on veut aller pour voir la mer. Il est important de détecter rapidement une masse nuageuse qui se présente devant, et d’appliquer immédiatement un changement de route ou de niveau de vol pour ne pas rentrer dedans.
Le pilote s’est retrouvé dans la couche nuageuse parce que la détection de la couche et la réactivité à changer de route ont été trop tardives.
Cependant les actions en VSV ont été très bien menées. Il est préférable de faire d’abord le virage du demi-tour, et ensuite de se mettre en montée les ailes bien à plat, pour au besoin sortir de la couche et s’éloigner du sol. Faire les deux en même temps peut être une charge de travail trop importante, qui peut conduire à une désorientation spatiale et provoquer la perte de contrôle de l’avion. Si l’on doit faire une variation de puissance, le faire progressivement. Cela permet de moins subir les effets du moteur.

Le SGS recommande aux pilotes de s’entrainer régulièrement au VSV.
Faites appel aux instructeurs pour vous faire des vols d’entrainement. Dès que vous détectez une masse nuageuse devant vous, échafaudez rapidement une éventuelle action de déroutement ou de changement de niveau de vol. Pensez également qu’un avion a un certain rayon de virage qui peut vous faire rentrer dans la couche si vous décidez trop tardivement un changement de route.
N’allez pas vous frotter aux nuages de trop près, et encore moins de face. N’oubliez pas que voler en condition VSV réelle pour un pilote VFR, cela représente une moyenne d’espérance de vie de trois minutes, ça fait réfléchir !

Documents associés