Le pilote effectue un vol local au départ de Brest en DA40. Au vu des documents et de sa pré-vol, il estime avoir 12 gallons de carburant dans une aile et 10 dans l’autre. Quantité suffisante pour le vol projeté. Au retour du vol il pense laisser l’avion avec 8 gallons dans chaque aile, soit 60 litres. Au vol suivant, l’instructeur fait le plein de l’avion avant de partir et constate qu’il avitaille 98 litres sur les 113 litres que peuvent contenir les réservoirs de l’avion. L’instructeur en déduit que le pilote précédent s’est posé avec un avion dont le carburant restant n’était que de 15 litres, soit 3,9 gallons. Sachant que dans chaque aile il y a 1 gallon inutilisable, cela ne laisse que 1,9 gallon de carburant utilisable, soit en régime de vol normal 19 minutes de vol. L’instructeur informe le pilote précédent de la situation.
Lors de la préparation sur le livret avion je vois un plein de 64 litres, donc avec les vols suivants je pense avoir environ 2h d'autonomie. Visite avant vol sur les jaugeurs environ 12 gallons à gauche et 10 à droite. Je fais un vol local et 3 tours de piste et je constate les jaugeurs à environ 2 fois 8/9 gallons. Cela me surprend, j'en parle à la secrétaire pour savoir s'il n'y a pas eu un plein non noté. Dans l'après-midi coup de fil de l'instructeur qui m'annonce avoir fait un plein de 98 litres.... Ce qui veut dire une énorme erreur sur les jaugeurs.
Classification de l'évènement
La déclaration concerne :
Sécurité des vols (SV)
Catégorie :
Facteurs Humains
Nature du vol :
VFR Jour
Conditions météo :
SO
Environnement :
Contrôlé (Classe A, B, C, D, E)
Phase de l'évènement :
Autre
Type de vol :
Local
Type d'évènement :
Avitaillement
Type d’aéronef :
DA-40 NG
Equipement :
Instrumentation classique (aiguille)
Evaluation du risque
Traitement de l'évènement
Au vu du carnet de route, en comptabilisant tous les vols à partir du dernier plein complet, jusqu’à la fin du vol du pilote concerné, on en déduit que la quantité de carburant consommée serait d’environ 66 litres. Cela devrait être la quantité de carburant que l’instructeur aurait du mettre dans l’avion pour refaire un avitaillement complet. Il est donc impossible que l’instructeur ait mis 98 litres de carburant, cela correspondrait à une quantité supérieure à celle consommée. En revanche il est possible qu’une remise à zéro de la pompe avant l’avitaillement n’ait pas été faite. Les 98 litres seraient donc le cumul de deux avitaillements. Après consultation, l’instructeur affirme pourtant avoir fait une remise à zéro de la pompe. Il y a donc une incohérence qu’il faut prendre avec le recul nécessaire puisqu’il intègre du témoignage humain. Une chose est sûre, on ne peut pas mettre 98 litres dans un avion qui aurait consommé entre deux pleins 66 litres.
Le SGS rappelle l’obligation de remettre à zéro le compteur des pompes avant de faire un avitaillement. Il est également indispensable d’avoir le moins de temps possible entre le moment où l’on met en route la pompe, et celui où l’on ouvre le pistolet de remplissage. Pompe en route et pistolet fermé, le compteur indique quelques litres de carburant non délivrés, ce qui majore un peu la quantité réelle de carburant avitaillé. Le SGS rappelle les règles en matière de contrôle carburant. Vous devez en premier lieu faire une estimation grâce aux données inscrites sur le carnet de route, du carburant restant dans l’avion pour votre vol. Cette estimation ne peut être réalisée qu’à partir d’un avitaillement complet et non partiel. Vous devez croiser cette estimation avec les jauges carburant de l’avion. Si le croisement des informations n’est pas cohérent cela indique que soit l’estimation par le calcul est fausse, ou ce sont les jauges qui sont fausses. Dans ce cas, soit vous faites un avitaillement complet, soit vous avitaillez le carburant nécessaire à votre vol sans tenir compte de ce que vous avez dans l’avion. Si vous ne pouvez pas faire une estimation par calcul du carburant restant (avitaillement partiel), vous pouvez faire un contrôle visuel du carburant. Attention sur les DA40 le système de contrôle à niveau n’est pas très pratique, et mal effectué il peut engendrer une erreur d’appréciation. Dans ce cas il faut faire comme dans la première situation, avitaillement complet ou du carburant nécessaire au vol. Un contrôle des jauges de l’avion a été effectué, et n’a pas démontré d’anomalie.