Au retour d'un vol d'instruction (en Evektor Sportstar), lors de l'arrondi, l'avertisseur de décrochage se déclenche normalement. Par contre, il ne s'arrête pas et continue de nous vriller les tympans jusqu'au parking, perturbant la concentration et couvrant partiellement la radio.
Après arrêt du moteur, nous constatons qu'il revient en place assez facilement, mais que des cristaux de glace ou de neige l'avaient sans doute bloqué en position haute.
Lors du vol, nous étions monté jusqu'à une altitude d'environ 5000 ft. La TEMSI indiquait un isotherme zéro à 7500 ft. Nous avions entendu l'avertisseur de décrochage quelques secondes lors d'un exercice durant le vol, mais il s'était ensuite arrêté normalement.
Cet avion ne dispose pas d'un breaker pour le désactiver volontairement.
Nous nous sommes ensuite souvenu qu'avant le vol, nous avions nettoyé les bords d'attaque de l'aile avec de l'eau. Nous n'avions sans doute pas prêté attention à ne pas trop nous approcher de la palette de l'avertisseur de décrochage. De l'eau a dû s'infiltrer à proximité, et associée au vent relatif, s'évaporer en partie puis cristalliser.
Cette situation est potentiellement dangereuse, car si l'avertisseur de décrochage se déclenche en vol de façon continue, son sifflement strident pourrait perturber la concentration, couvrir le trafic radio, et masquer une approche du décrochage.

L'étiquette DO NOT TOUCH à coté de l'avertisseur est là pour nous rappeler que cette une zone sensible à manipuler avec précaution. Attention lors du nettoyage du bord d'attaque...

Actions correctives :
Profitons donc de cet événement pour apprendre à nos stagiaires l’extrême sensibilité des zones avoisinant l’avertisseur de décrochage ainsi que l’ensemble du système pitot-statiques.
Les manuels de vol de nos avions n’évoquant pas ce risque spécifique concernant le nettoyage des zones autour de l’avertisseur de décrochage, le paragraphe 4.1.3 du MANEX pourrait être complété.


Actions préventives :