En vol solo supervisé, l’élève part pour une série de tours de piste. Malgré une grande régularité dans ses atterrissages, le pilote se fait surprendre par une rafale en phase d’arrondi qui le fait reprendre un peu de hauteur. Il pose l’avion à plat en trois points. Pensant avoir consommé trop de piste pour repartir, il transforme son toucher en complet. Il remonte la piste 25R, redécolle, et termine sans autre soucis ses tours de piste. Au cours de la visite pré-vol suivante, il sera constaté que l’adhésif témoin posé sur l’avant du carénage est déchiré, prouvant que le carénage a légèrement frotté la piste. L’inspection du train ne révèlera aucune anomalie.
Sur la piste 25R, 5 nœuds trop rapides à l'arrondi. Je tiens l'avion 1m au-dessus du sol pour décélérer, quand une rafale de vent fait remonter l'avion brusquement à environ 3 mètres du sol. Par erreur, je pousse le manche pour revenir sur la piste, pensant, à tort, être trop lent pour effectuer une remise de gaz. Je pose l'avion pas trop lourdement, mais sur 3 points. Ayant pris trop de piste, je décide d’effectuer un complet, de remonter la piste, et de redécoller. Après le vol, il a été constaté que l'adhésif à l'avant du train était râpé, mais que le train n'était pas endommagé.
Classification de l'évènement
La déclaration concerne :
Sécurité des vols (SV)
Catégorie :
Facteurs Humains
Nature du vol :
VFR Jour
Conditions météo :
Vent : 220 / 10Kt
Environnement :
Contrôlé (Classe A, B, C, D, E)
Phase de l'évènement :
A l'atterrissage
Type de vol :
Solo supervisé (laché, nav solo, ...)
Type d'évènement :
Roulette de nez
Type d’aéronef :
AQUILA-AT01
Equipement :
Instrumentation mixte (aiguille + GPS par exemple)
Evaluation du risque
Traitement de l'évènement
L’excédent de vitesse cumulé à une rafale de vent, et peut-être une variation d’assiette à cabrer un peu trop vive en phase d’arrondi, a provoqué une reprise de hauteur de l’avion sur phase de décélération. L’action manche en avant faite par le pilote avec un badin faible, a entrainé un atterrissage à plat de l’avion sur la piste. L’Aquila est connu pour avoir une très grande souplesse de sa roue avant. Celle-ci n’est absolument pas dimensionnée pour avoir le moindre contact avec la piste lors de l’atterrissage, mais uniquement pour assurer le roulage de l’avion au sol. Il est donc impératif de toujours bien poser les Aquila (mais comme tous les avions) uniquement sur le train principal, avec une assiette à cabrer qui permet de maintenir la roulette avant en l’air. Dans le cas présent il aurait été préférable de maintenir la position à cabrer de l’avion même après la remontée, et de remettre un peu de puissance moteur. Cela permet de souffler l’aile et d’accompagner la descente de l’avion en douceur vers la piste. A l’atterrissage après avoir déclenché la variation d’assiette à cabrer en phase d’arrondi, il ne faut JAMAIS faire une variation d’assiette à piquer en repoussant sur le manche. Quand un atterrissage ne se passe pas comme prévu la seule option est la remise de gaz !
Le SGS rappelle la nécessité d’avoir une finale stabilisée et surtout la bonne vitesse (1,3 Vs) dans la très courte finale avant l’arrondi. Si tel n’est pas le cas, c’est la remise des gaz. Lorsque l’on fait une série de tours de piste, si les premiers touchers se passent bien, cela peut provoquer un sentiment de confiance en soi et une baisse de la vigilance. Il ne faut jamais croire que chaque atterrissage ressemble au précédent. Toujours garder une extrême vigilance et être prêt à réagir, surtout si le vent est un peu rafaleux. Même pour les « vieux » pilotes avec des milliers d’atterrissages à leur actif, abordez toujours le prochain atterrissage avec la même attention et humilité que lors du premier atterrissage que vous avez réalisé.