A 5 minutes de la verticale de l'aérodrome de Castelnaudary LFMW, j'écoute la fréquence d'auto-information 118.900. Je saisis rapidement qu’il y a du trafic dans le secteur, avec un avion largeur de parachutistes en montée, un hélicoptère de la gendarmerie en exercice [deux aéronefs que je reçois très mal] et un avion dans le circuit [que je reçois très bien]. Je consulte la carte VAC et la carte 1:250000 car il me semble bien qu'en temps normal il n’y a pas d'activité Parachutage à LFMW, ce que confirme l'absence du cryptogramme sur ces documents. J'annonce mon arrivée et mes intentions (touch and go puis départ vers un autre aérodrome). A la verticale, j'ai uniquement le contact visuel sur un avion en vent arrière. J'observe la manche à vent et la bande de piste et décide d'utiliser le même QFU que lui. J’amorce ma descente vers l’altitude du circuit bien à l’écart de celui-ci. A cet instant là un appareil en provenance de Muret LFBR annonce qu'il s’approche de la verticale. Je reçois toujours très mal les messages de l'avion largueur et de l’hélicoptère, avec notamment un pilote [que je n’identifie pas] qui reproche à un autre de ne pas le laisser travailler. J’intègre la vent arrière, toujours avec le visuel sur l’avion en tour de piste [qui annonce parfaitement ses positions successives] et une réception vraiment très brouillée et intermittente des messages du largueur et de l’hélico. Je suis en étape de base quand le largueur annonce "1 minute 30 avant le largage". Je transmet un message indiquant que je sortirai du circuit si cela interfère avec le largage, qui sera finalement annoncé comme devant se faire "d’ici 2 minutes 30" : je décide donc de poursuivre mon approche. Peu après, alors que je suis établi sur la finale, j’entends "Mimizan" au début d'un message : je prends conscience à ce moment là que le largueur et l’hélico ne sont pas dans la circulation d'aérodrome ou dans le voisinage de LFMW. Après avoir effectué mon "touch and go" je poursuis mon vol vers un autre aérodrome.
Cette expérience démontre la nécessité en A/A de ne pas omettre de citer le nom de l’aérodrome fréquenté dans les messages transmis et d'accuser réception des messages entendus. Je me souviens avoir systématiquement annoncé "Castelnaudary" au début de chacun de mes messages, mon instructeur m’ayant souvent rappelé l’importance de le faire. La mauvaise réception de la radio m'a empêché d'entendre si le largueur et l'hélico annonçaient "Mimizan". J'ignore si les miens étaient reçus à Mimizan n’ayant à aucun moment entendu leur accusé de réception. A cela s'ajoute le fait que la fréquence A/A de LFMW n'est pas 123.500 (fréquence commune à de nombreux aérodromes, parfois saturée) et que j'y sois allé plusieurs fois avec mon instructeur sans capter de tels messages. L'absence de mention sur les AIP ou de signalement par NOTAM d'une activité Parachutage à LFMW, de contact visuel sur le largueur et l’hélico et d'une réception correcte de leur radio, l'excellente réception de la radio de l’avion évoluant dans le tour de piste et dont j'avais le "visuel", auraient du me faire comprendre que l'activité Parachutage et les exercices de l'hélicoptère se déroulaient sur un autre aérodrome. La situation était assez confuse pour moi : je suis resté sur un doute quant à la présence d'un largueur et d'un hélico à Castelnaudary, jusqu’au moment où en finale j'ai clairement entendu "Mimizan" au début d’un message.
Classification de l'évènement
La déclaration concerne :
Sécurité des vols (SV)
Catégorie :
Autre
Nature du vol :
VFR Jour
Conditions météo :
CAVOK
Environnement :
Non Contrôlé (Classe F, G)
Phase de l'évènement :
En tour de piste
Type de vol :
Navigation
Type d'évènement :
Radio-Navigation
Type d’aéronef :
DR 400/140
Equipement :
Instrumentation classique (aiguille)
Evaluation du risque
Traitement de l'évènement
Mimizan et Castelnaudary ont la même fréquence assignée. Ce type de situation a été récemment évoqué dans la déclaration REX FFA n° CCDB0PBT5I. Quand un avion évolue à moyenne ou haute altitude, la propagation de l'onde radio VHF qu'il émet se fait en espace libre. Quand dans ces conditions et en l'absence de masque, l'atténuation due à la distance est telle qu'il reste assez d'énergie dans le signal reçu [par un autre avion éloigné du premier et à une altitude inférieure] pour que la démodulation puisse se faire avec des messages suffisamment "forts et clairs" pour être correctement interprétés. Un appel du SIV Toulouse aurait permis de lever le doute sur l'activité Parachutage à LFMW. La phraséologie des radiocommunications aéronautiques et une configuration appropriée de l'équipement radio permettent dans la plupart des cas de résoudre les ambiguïtés et de limiter les erreurs d'interprétation, notamment en cas de réception bruitée ou en limite de portée (fonction Squelch).