Contexte : séance d’entraînement avec un élève proche du lâcher. Programme prévu : tours de piste, PTU, PTE.
Lors du 3eme tour de piste en 04, après avoir viré en vent traversier, le régime baisse brutalement et le moteur émet de fortes vibrations. Une rapide recherche de panne (pompe, changement de réservoir, réchauffe) ne résout pas le problème. Je reprends les commandes, réduit le régime (les vibrations cessent sous 3500 tours/min) mais ce régime ne permet pas de tenir le palier.
Je vire immédiatement vers le début de vent arrière puis en base 22 (QFU opposé) tout en passant un message de détresse. Le contrôleur me donne la priorité et demande à un appareil en approche du circuit d'orbiter à distance. Je rejoins le travers du seuil de piste 22 sous 2AP, réduis tout et termine en PTL.
Le fonctionnement normal du moteur à bas régime nous permet de rouler jusqu'au parking, où un essai à plus fort régime montre que les vibrations sont toujours aussi fortes (la bille passe alternativement en butée droite et gauche). L'avion est arrêté et confié à la mécanique.
Lors des essais moteur avant décollage, j'avais constaté une chute du régime plus importante que d'habitude (200 tr au lieu de 100, identique sur les 2 magnétos), mais celle-ci était inférieure à 300 tr, donc conforme au manuel de vol pour entreprendre le vol.
Lors du tour de piste précédent, à la même phase du vol, les températures cylindres étaient brièvement passées dans le rouge, avant de revenir dans le jaune après la réduction de puissance en vent arrière. La température d'huile est toujours restée dans le vert.

Ma modeste expérience de FI (200 h d'instruction) m'a cependant permis de négocier la PTL en toute sécurité tout en rassurant mon élève.
Cette expérience va me permettre de mieux sensibiliser mes élèves à l'importance des exercices de panne en tour de piste (recherche de panne et travail des trajectoires de PTL et PTU).
Je n'enseignais pas la PTL avant le lâcher, et il me semble aujourd'hui que c'est une nécessité, plus que la PTE.
Je suis également encore plus sensibilisé à l'importance d'être en veille visuelle et radio active lors des solos supervisés, pour pouvoir guider l'élève en cas de situation d'urgence.

Le problème à nouveau identifié est un problème de porosité des flotteurs des carburateurs qui génère des vibrations et pertes de puissance.

Actions préventives : changement des flotteurs toutes les 100h au lieu des 200h préconisé par l'OSAC.